" L'histoire commence à Sumer " c'est le titre d'un ouvrage paru il y a maintenant 50 ans. C'était le début de l'intérêt des non-spécialistes pour les débuts de la civilisation qui vit l'apparition de l'écriture. Sumer c'est un terme qui évoque une des plus importantes périodes de l'histoire mésopotamienne.
La basse vallée du Tigre et de l'Euphrate est comprise entre deux régions montagneuses : Les montagnes d'Iran le Zagros et les hauts plateaux de la péninsule arabique. A l'ouest la région désertique de la Syrie.
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C'est un pays pratiquement sans arbres ni ressources minières. En revanche il y a de l'argile et des roseaux et des palmiers dattiers, arbres de la richesse pour la nourriture de base. Très tôt les Sumériens surent cultiver le palmier en favorisant leur pollinisation et en les abritant du vent par des palissades de roseaux. Ils avaient des jardins potagers et quelques fruitiers. On trouve encore dans les palmeraies des Tells sur l'emplacement d'habitation en argile compacté et de roseaux |
Le terme Mésopotamie concernait en premier la partie nord de l'entre fleuve mais ensuite il a été appliqué à l'ensemble de la vallée.
Peu de ressources en matière première, mais de l'argile élément essentiel pour la construction et comme support de l'écriture.
Il existe trois théories sur la chronologie : " chronologie haute, moyenne, basse "
Période pré-sargonique
Début de la période d'Uruk 3750
(I)Epoque proto-urbaine 3500-2900
Epoque d'Uruk 3500-3150
Epoque de Jemdat-Nasr 3150-2900
(II)Epoque des dynasties archaïques
D.A 1 : 2900-2800 Epoque de transition - Uruk
D.A 2 : 2800-2600 - Kîs, Uruk, Lagas, Mari - Gilgamesh
D.A 3 : 2600-2340
Période Sargonique et postérieure
(III)Empire d'Agade - SARGON
Invasion GUTI - anarchie
(IV)Renaissance sumérienne
Dynastie de Lagash (2ème dynastie) 2340-2200
III ème dynastie d'Ur 2112-2004
Âge amorrite
Isin - Larsa - Esnunna
Invasions amorites et des LU-SU
Les Sumériens constituent une population dont on connaît bien la langue. On constate leur présence en Mésopotamie dès le quatrième millénaire. On ne sait s'ils sont arrivés au IV° ou plus tôt. Au quatrième millénaire on n'observe pas de rupture aussi on pense que l'arrivée des Sumériens est antérieure. On ne sait d'où ils venaient. Trois types de population coexistent au IV°millénaire : 1- un substrat, 2-des Sumériens dont on connaît la langue mais avec des mots non-sumériens et non sémites preuves du substrat, 3-Les Sémites.
Les arrivées de peuples sumériens se sont faites progressivement d'une manière plus ou moins pacifiques car on n'observe pas de trace de destruction.
Les peuples sumériens proviennent du nord-est du golfe persique. L'origine de la langue est controversée ; on a voulu les rattacher aux Touraniens groupe de langues du nord est du Caucase. Un élément solide : un même mot pour " pays " et " montagne " ce qui indique une origine montagnarde. Une autre théorie s'appui sur le mythe de l'" l'homme poisson " Oannès aurait fait venir la civilisation par l'eau. Cela semble indiquer une occupation par le golfe persique. Les découvertes nouvelles du Kermân de la civilisation de Jiroft Ces objets seraient du III°millénaire et montrent une civilisation épanouie. Cela semble un élément à prendre en compte.
La langue commence à être connue. Elle est difficile et du type agglutinante. La structure est totalement différente de celles des langues indo-européennes ou des langues sémitiques. Il faut éviter de plaquer les structures de ces langues sur celles de la langue sumérienne. Le verbe sumérien comporte une sorte de résumer de ce qu'il y a dans la phrase il y a un élément qui rappelle le sujet, le complément etc.. On dit que c'est une langue " Ergative " (ergon=action) selon que le sujet fait une action qui a un résultat ou non par exemple marcher est différent de construire quelque chose. (le Basque a un antipassif). (grammaire de Marie Louise Thomsen -"Sumerian An introduction to its history and grammatical structure" n°10 de Mesopotamia.) La plus part des documents qui nous sont parvenu sont postérieurs à la disparition de la langue parlée dans la population.
Il a deux langages sumériens avec des particularités de vocabulaire et de phonétique : Emegi et Emesal - " langue des femmes " - type de langue plus raffiné utilisé dans la poésie. Même si le Sumérien disparaissait progressivement au cours du III° il restait une langue officielle pour l'administration, la religion et la poésie. Vers 2000 le Sumérien n'est plus parlé.
Deux sous-périodes importantes décrites par les sites les plus productifs
Epoque d'Uruk 3500-3150
Epoque de Jemdat-Nasr 3150-2900 (Djemdet-Nasr)
Cette période est caractérisée par le développement social et technologique, et la naissance de l'écriture.
Organisation sociale et technologique : passage de l'urbanisation du hameau à l'organisation urbaine complexe. (voir Margueron archéologue à Mari )
Les villes sont des créations volontaristes urbanisation rationnelle. Le village est une structure répétitive alors que la ville a une structuration diversifiée. Organisation de l'espace en quartiers spécialisé.
Deux sites illustrent ce caractère : Habuba Kabira et Mari.
Début de l'urbanisation provoquée par la prolifération de villages. Accroissement de la population établie depuis un millénaire augmentée par la sédentarisation progressive de tribus nomades ou semi-nomades ; immigration de populations venues du sud mésopotamien.
Amélioration des techniques agricoles et des moyens de transports :
Invention de l'araire en remplacement de la houe, du traîneau à patins puis du chariot à quatre roues, du bateau à voile, du tour de potier et du moulage d'alliages à base de cuivre.
Les transports qui se faisaient essentiellement par le fleuve peuvent avec l'apparition de la roue se faire par voie de terre. Les bœufs sont domestiqués pour la traction des chariots ainsi que l'âne.
La progression des échanges est soutenue par le développement de la production ; cette dernière bénéficie des progrès de la métallurgie du cuivre et du bronze. Les surplus de l'élevage et de l'agriculture sont très importants dans le développement des relations sociales : commerce, hiérarchisation de la société, avec des métiers spécialisés (artisans), apparition d'un système collectif de défense.
L'invention de l'écriture est liée à la nécessité de la gestion des stocks. Par contre il n'y pas à cette époque d'apparition de monnaie.
Sur les tablettes " en case " l'écriture donne des éléments de l'énoncé, rappelant des éléments importants. Botéro a parlé d'une écriture " aide mémoire " Cette écriture est pictographique plus ou moins symbolique. Ex le cône représente un élément numérique ; la représentation du chasse mouche signifie " grand ".
On trouve des tablettes de gestion de stock, et des calculis : plaquettes en argile comportant des nombres d'objets.
Les listes lexicales. Il fallait saisir le monde en le nommant dans des " dictionnaires ". La démarche est de tout nommer en regroupant par domaines de la nature (animaux, plantes, hommes, métiers...) ces listes étaient sumériennes, elles présentaient des idéogrammes mais aussi la prononciation. Les listes lexicales comportent deux colonnes comme (femme)= geme - ge-me . un pictogramme suivi de l'écriture syllabique
C'est l'époque où l'on voit se constituer des villes-état. Dans la basse vallée entre le Tigre et l'Euphrate. Ur au sud, Uruk, Larsa, Lagash, et vers le nord est, Umma. Cette époque est marquée par des luttes entre cités pour s'approprier les terres les plus fertiles, les points d'eau, et les glaisières (tablette, poterie, maison). Le grand roi d'Uruk est Gilgamesh, roi mythique autour duquel a été écrite une grande épopée qui a connu divers périodes de composition. A l'époque sumérienne il n'y avait pas à proprement parler une épopée, mais divers épisodes : " Gilgamesh et Agga ", Par la suite l'épopée est reconstruite pour avoir un seul fil directeur et une signification philosophique de la destinée humaine : l'homme ne peut pas échapper à sa destinée. Agga est le roi de Kish (plus au nord), l'épisode de " Gilgamesh et Agga " évoque la grandeur d'âme de Gilgamesh qui était plus ou moins vassal du roi de Kish ; il avait refusé de creuser des puits pour la ville de Kish. Et Agga pour le punir avait mis le siège devant Uruk. Gilgamesh remporte la victoire sur Agga mais il lui fait grâce. (une version indique que le conflit portait aussi sur les glaisières).
On distingue trois parties dans cette période des dynasties archaïques, dites aussi présargoniques, selon les cités qui prennent l'hégémonie.
1- Les cités du sud (Uruk, Ur, Larsa, Lagash, Ummas)
2- Kish et Mari
3- Prééminence de Ur où l'on trouve les tombes royales
Pour cette période on a très peu de textes et ces textes sont postérieurs ; ils parlent de ces périodes comme étant mythiques. Il y a vingt et un rois d'après le déluge dont AGGA, ETANA (+635ans) rois de Kish qui fait l'objet de mythes.
(Le site d'Uruk - Warka, a été occupé près de 5000 ans de la période d'Ubaid(4500) à la période Parthe.)
Trois rois d'Uruk ENMERKAR (+420ans) qui a aussi un cycle mythique et est supposé avoir inventé l'écriture ; LUGAL-BANDA pasteur et époux de la grande déesse Inanna (Ishtar) ; DUMUZI lui aussi époux d'Inanna ; et GILGAMESH. Ces mythes évoquent l'age d'or. A Ur on a découvert un cimetière royal datant de 2600 où les dix-sept tombes situées autour du mur d'enceinte contenaient beaucoup d'objets comme des étendards. Elles contenaient aussi des morts victimes d'empoisonnement : des serviteurs et des soldats, des musiciennes....
Ur-nanshe, Eannatum, Entemena et Uruinimgina.
Les rois batissent pour eux et pour les dieux. Sur une plaquette on voit le roi couvert d'une perruque, il est suivi du prince héritier. Il y a mention de Dilmun (Barhein) d'où venaient du bois, des pierres et des métaux. Les dynasties étaient héréditaires de père en fils
EANNATUM : voir la stèle des vautours où l'on trouve un mélange d'images et d'écriture.
ENTEMENA : Il restaura la puissance de LAGASH en faisant alliance avec URUK. Un cône au Louvre raconte une campagne militaire qui se termine par un traité entre Entemena et le roi d'Uruk. Ce document est le plus ancien document diplomatique connu : un traité de paix.
URUINIMGINA (ou Urukagina) qui vécu vers 2350 est un roi législateur. C'est un grand législateur. Il avait fait des décrets contre les " abus des jours anciens " qui touchaient les terres gérées par les temples. Il lutte donc contre le recul du pouvoir royal devant celui des temples. ( URU = ville ; INIM = parole ; GÎNA = ferme. " la ville appelle le dieu d'une manière ferme ". Le roi combat les abus des grands personnages qui tentent de s'approprier à titre personnel les terres du temple ou des communautés familiales ; il s'oppose aux grands propriétaires qui pressuraient les gens du petit peuple. Il prit des mesures contre les inspecteurs du palais qui percevaient des taxes trop lourdes sur les mariages et les funérailles ; contre les hauts fonctionnaires qui achetaient à bas prix des maisons contre la corruption et contre ceux qui s'appropriaient des terres et les faisaient labourer par des bœufs et des ânes appartenant au temple. Il réduit les impôts, fait cesser l'usure. Il rétabli le dieu NINGIRSU dans ses domaines.
Les dynasties archaïques sont connues à partir de documents plus récents. Le pays est divisé en une trentaine de " Cités-états ". Elles sont patronnées par un dieu à la tête du panthéon local et dirigées par des " ENSI " sorte de souverains ou rois. Un pouvoir parallèle est exercé par les SANGA qui sont à la tête du temple du dieu de la cité. Deux cités sont à retenir pour leur importance et la documentation que l'on a sur elles : LAGASH et NIPPUR.
A LAGASH on a trouvé des documents administratifs donnant une description détaillée de la vie quotidienne de la cité.
NIPPUR est une cité sainte dont le dieu suprême est ENLIL EN veut dire " seigneur " et LIL " l'atmosphère " (note enlilûtu=suprématie divine) Dans la représentation du monde où la terre est représentée comme un disque flottant sur la mer inférieure LIL est l'atmosphère au-dessus du disque terrestre.
Deux villes importantes : SHURUPPAK et ABU SALABIKH dans ces deux villes on a trouvé les plus anciens textes sapientiaux.
Deux grands centres plus au nord et à l'ouest : MARI et EBLA pour lesquels il y a des documents archéologiques. A Ebla on a trouvé des documents (Archaïque III) relevant de l'administration mais aussi des listes lexicales (listes de mots en sumérien par thème donnant le l'idéogramme et la lecture syllabique ex dieu : dingir ---di-in-gir) Ebla avait un panthéon suméro-accadien avec des divinités sumériennes et des divinités sémitiques parmi lesquelles on trouve des dieux connus ensuite à l'ouest par le monde syrien comme les dieux Baal et Rashap, le dieu Lim le dieu EL. La Syrie était peuplée par des ethnies différentes qui avaient chacune leurs dieux. A Ebla il y avait un panthéon très complexe.
Du point de vue politique le roi est un EN (lecture sumérienne) mais aussi " mâlikum "
" Sémitique " définition linguistique : ensemble de langue qui a des caractères particuliers en particulier le triconsonnantisme des racines. Le Sumérien n'est pas une langue sémitique, les Sumériens ne sont pas des sémites. Il y a eut des apports sémitiques importants au cours de l'histoire de Sumer. Les Elamites et les Sumériens ne sont pas sémites. Sont " sémites ": les Arabes, les Amorrites les Chaldéens les Hébreux les Araméens. Il n'y a pas eu apparemment d'opposition raciale entre sémites et non sémites. (Les historiens du XIX ont été influencés par les idées politiques du moment...)
Le centre de l'histoire mésopotamienne s'est déplacé progressivement de Sumer vers le nord et l'élément sémitique a pris de l'influence. Les éléments sumériens arrivés au IV° millénaire n'ont pas reçu de nouvel apport de leurs origines mais les apports suivants sont sémitiques ou viennent de l'est. L'arrivé du cheval, utilisé dans la traction, fin du III°millénaire et de tout ce qui y touche vient de l'est. (Au premier millénaire les Arabes sont caractérisés comme des cavaliers.) A la fin de la période archaïque avec la montée des éléments sémitiques il y a une rupture qui se fait en 2340/2350 par la prise de pourvoir par un sémite : Sargon
SARGON Sharru-kên " le roi est stable " ou " légitime " qualification caractéristique d'un usurpateur. (2340-2284). La légende dit qu'il était l'échanson du roi de Kish contre qui il se révolta, pris le pouvoir, établi une dynastie qui fut très puissante.
Sargon
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Rimush Manistusu Enheduanna *
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Naram-Sin
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Shar Kali sharri Enmenanna**
** Enheduanna est grande prêtresse du dieu lunaire Nanna/sin : nom sumérien alors que
* Enmenanna est grande prêtresse du dieu lunaire
* Enmenanna est grande prêtresse du dieu lunaire
Avec Sargon la langue officielle devient l'Accadien. La capitale est Agade = Akkad. Sargon a été pour toute la tradition mésopotamienne le modèle du roi fondateur de dynastie et d'empire, unificateur et conquérant de tout le monde. Conquête chez les Elamites et les Syriens.
Cette conception de l'unité de l'empire est antinomique des habitudes des cités états et cela crée des difficultés que Sargon a maîtrisées. A la fin du règne de Sargon il y a eu une révolte générale probablement suscitée par les Sumériens. Ses deux fils Rimush et Manistusu eurent à faire face aux révoltes ; le premier a été assassiné, le deuxième a mené de grandes conquêtes et est allé loin vers l'est où il a conquis ANSHAN capitale montagnarde des Elamites. (quelques siècles plus tard lors d'une attaque à Akkad les élamites emportèrent à Suse un obélisque )
Naran Sin a régné 37 ans et a imposé les concepts d'Empire : " Roi des quatre rives " (l'univers) c'est la domination sur le monde civilisé. Son nom a reçu un déterminatif divin. Il a établi un état centralisé, a réformé l'écriture. Fait des procédures d'enregistrement de l'état. Contrairement à Sargon qui est entré dans la légende comme bon roi, il est l'archétype du roi despotique. (mauvais ou méchant ?) Les textes littéraires montrent un Sargon élu des dieux.
Il y a une épopée légendaire : Shar tamhari = roi du combat décrit une expédition de Sargon qui aurait été jusqu'en Anatolie.
En revanche Naram-sin est le type du despote une légende s'appelle " La malédiction d'Agadé " Texte littéraire poétique en sumérien évoquant la ruine de l'empire d'Akkad ce texte a, sans doute, été rédigé juste après le règne de Naram-sin à l'époque d'Ur 3. C'est une fiction historique qui attribue à Naram-sin la responsabilité de la chute de l'empire. Cette légende raconte qu'à la suite des victoires que le dieu El Lil avait accordé au roi Sargon qui avait conquis Kish et Ourouk Nanna avait fait d'Agadé un lieu d'abondance et de joie. Mais lorsque le roi Naram-sin voulu faire des présents au dieu El lil, les présages furent négatifs. Le roi furieux détruisit le temple de EKUR (E = maison, Kur = montagne) à Nippur Les dieux détruisent Agadé...Ce texte est du type " Lamentation sur les villes détruites. (cf. livre de J.J.Glassner) Les dieux sont supposés avoir suscité l'invasion des Gouti.
(Pour Sargon I :dynastie Sargonique et pour Sargon II dynastie Sargonide.)
Sargon
Les Guti viennent des ZAGROS. Ils sont décrits comme des barbares " Ceux qui n'ont pas de place chez les peuples civilisés. Un peuple qui ne connaît pas de règle morale qui est doté d'un esprit d'homme mais d'une conduite de chien et qui a un faciès simiesque... (malédiction d'Agadé) Les barbares n'ont pas de morale et n'observent pas les lois, ils ne respectent pas les traités. Ces Guti ont établi une dynastie de 21 rois (les dynasties sont des outils à prendre avec précaution.) Ces rois ont régné 125 ans.
En fait l'anarchie n'était pas aussi catastrophique. Les échanges économiques ont continué. Pendant ces 125 ans il y avait des centres qui fonctionnaient normalement ainsi LAGASH avec son roi Gudea " l'appelé "(en sumérien) qui a donné à sa ville un éclat important. Gudea n'était pas Guti bien qu'il règne pendant la période Guti. A Lagash c'est une période de paix et de prospérité avec des activités de religion et les beaux art. Sur un cylindre on raconte que Gudea fait venir des cèdres et des pierres rouges des montagnes. Il y a des statues en diorite venant d'Arabie méridionale. (Edzard Gudea and his dynasty Toronto 1997
Texte en sumérien : Lugal E = le roi acteur d'une action (sumérien langue ergative : e indique le sujet agent) Il décrit la guerre menée par Ninurta contre les peuples barbares de la montagne à l'est de Sumer (région de Zagros). Ninurta combat un démon nommé Asakku qui est à la tête de guerriers de pierres. Ninurta l'emporte et re-pétrifie les combattants. Il y a distinction entre les bonnes et les mauvaises pierres. Ce texte évoque les rapports commerciaux ou belliqueux avec les populations vivant à l'est de Sumer.
URUK Fonctionne pendant la période Guti. C'est son roi qui mettra fin à la domination Guti.
Le fondateur de cette dynastie est UR-NAMMU Probablement contemporain de Goudéa. Peut-être fils ou frère du roi d'Uruk ; il est placé comme administrateur d'Ur. Il a pris la position de roi et a élevé Ur comme centre de la nouvelle dynastie.
Ur-Nammu
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Shulgi Ennirgalana (grande prêtresse)
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Amar-Sin Shu Sin Ennirzianna (grande prêtresse )|
Ibbi-sin .
Ur-Nammu conquière les cités alentours et affirme son hégémonie en prenant le titre de " Roi de Sumer et d'Akkad ". Il intègre la vallée de la Diyala (affluent de l'Euphrate à hauteur de Bagdad, et venant des montagnes du Zagros). Il développe l'administration et particulier l'administration des canaux d'irrigation. Il édifie des Ziggourats. Il développe l'activité littéraire. De nombreux hymnes à sa gloire du roi dans la tradition sumérienne sont rédigés. Il crée le premier code de lois. (avant Hammourabi). Dans ce code une notion de compensation financière prend place à la loi du Talion. Il y a une clarification des rapports sociaux.
Son fils Shulgi (2093-2046)eut un règne très long ; on peut diviser ce règne en deux parties : Une partie pieuse et une partie guerrière.
-1 Actes de piété. Il donne une grande ampleur aux fêtes religieuses (déesse Nin lil parèdre de En lil) procession dans la barque sacrée. Reconstruction de temples.
-2 Politique extérieur et guerrière. Il conduisit de nombreuses campagnes vers les monts du Zagros à l'est. Il mena des actions diplomatiques notamment par des mariages de ses filles conclus avec des princes Elamites.
Il a développé l'administration en pratiquant un système de taxes particulier : un système propre à l'intérieur du pays (Sumer Akkad -bala-) et un autre système pour les pays occupés administrés par les armées. Ces impôts étaient essentiellement en nature. Il a mis en place des centres de redistribution des richesses (cf. les tablettes de Dréhem comptes de versements, près de Nippour) (civ78) Réforme de l'écriture pour faciliter la comptabilité. Il a institué un nouveau système de poids et mesure et un nouveau calendrier (expo de Carnavalet). (Sulgi maîtrisait probablement lui-même la lecture et l'écriture...) Il a été divinisé de son vivant La légende en fait un frère de Gilgamesh.
Les fils et les successeurs de Shulgi n'avaient pas sa personnalité et le pouvoir se désagrège. ISIN est une cité qui se maintient. Les Amorrites pénètrent progressivement dans l'empire et sapent les bases de l'administration. Les Elamites montent en puissance et finissent par envahire l'empire d'Ur3 en 2004 le pays et emmène Ibbi-Sin en captivité dans la capitale montagnarde Amshade.
Dans le monde syrien à cette époque Mari est une puissance indépendante. Les gouverneurs militaires mis par Agadé ont mis en place la dynastie des Shakkanakku qui règnent jusqu'à -1900. Un lot de tablette de cette période a été découvert à Mari par Margueron elles sont en cours d'étude à Damas.
A la fin d'Ur III le pouvoir politique disparaît, mais la vie économique et sociale continue. La dynastie disparaît dans son pouvoir central. Il y a un éclatement des composantes impériales et recomposition de petits royaumes revendiquant l'héritage des grandes figures des empires précédents, comme celui de Sargon et les rois d'Ur III. Ces petits royaumes se veulent dans la ligné de ce qui avait existé avant eux. Ils récupèrent aussi bien l'akkadien que le sumérien comme langue. L'akkadien étant la langue officielle et le sumérien la langue littéraire et religieuse. Cet éclatement avait deux causes principales :
1 - la pression des Amorrites (Amurru). On a vu précédemment que les Sumériens provenant d'une immigration initiale formant le principal de la population et de la culture n'avait jamais vu d'autre arrivage de ce type venir renforcer le caractère sumérien de la civilisation. Les populations sémitiques, leurs cultures et leur langue par contre viennent constamment pénétrer pacifiquement ou brutalement les villes et campagnes de la basse Mésopotamie. L'apport sémitique dont celui des Amorrites vient renforcer la composante sémitique, et cela déstabilise la société par les difficultés d'intégration, mais aussi par l'occupation des sols agricoles et l'émergence dans les fonctions administratives et politiques.
2 - la pression externe : l'est de la Mésopotamie dont le Zagros. (l'Elam)
Ils apparaissent vers 2000, mais auparavant, sous le règne de Shulgi l'état sumérien construisit une ligne de défense contre les Amorrites. Ce mur était destiné à empêcher les infiltrations d'éléments étrangers, mais il ne fut pas très efficace. Dans les dernières années d'UR 3 vers 2003 le gouverneur d'Isin averti le roi Ibbi-Sin que des tribus Amorrites hostiles s'infiltrent et font des dégâts dans le pays et que déjà ils s'installent dans les villes et y prennent une place prépondérante. Bien que cette émigration était combattue le pouvoir tentait d'intégrer les éléments en place. Les Amorrites étaient des guerriers émérites et furent intégrés dans les armées de l'Empire. Dans certains cas des Amorrites gravirent la hiérarchie au point de prendre le pouvoir.
A cette époque il y a eut des modifications climatiques suffisantes pour que la légère diminution d'hygrométrie fasse diminuer les zones utilisables par les nomades. Rappelons que la période optimale climatique pour cette région se situe au milieu du troisième millénaire. Les nomades qui viennent de l'ouest (amuru=ouest mais aussi c'est le nom d'un dieu) ces migrations s'étalent dans le temps. Une partie de ces nomades s'installent sans problème s'ils trouvent des terres libres pour s'installer mais une autre partie menacent le pouvoir qu'ils prendront ensuite, et une troisième partie reste nomade sur un territoire de limites larges et floues Les transhumances varient selon les conditions climatiques de chaque année. (Etude des marges arides : techniques archéologiques nouvelles plus minucieuses) Des contacts se nouent entre les populations mais aussi entre les familles des chefs de clan (mariages). Autre phénomène du aux migrations : On trouve une toponymie " en miroir " Les tribus qui se déplacent donne à leur nouvelle ville le même nom que celui de celles qu'ils ont quittées.
cf. La Mésopotamie - Georges Roux - ch11 p207-228 Seuil 1995
L'âge des Amorrites est caractérisé par le morcellement politique. On peut distinguer sept villes importantes qui ont marqué cette période : (voir tableau)
1- En Babylonie Isin, Larsa et Babylone (avec Kish et Dilbat)
2- En haute Mésopotamie : Eshnunna, Ekallatum et le MâtdAssur (cité état du pays d'Assur)
3- Sur l'Euphrate : Mari
Cette fragmentation politique n'entame pas l'unité culturelle du pays qui va de la Méditerranée au Zagros et du Taurus au golfe Persique.
Dans tout le pays on continue encore d'écrire en Sumérien et l'Akkadien est la langue internationale que l'on trouve employée partout aussi bien en Syrie, par exemple à Hazor, qu'en Anatolie à Kanesh et en Susianne à Suse. Il y avait une grande mobilité des grands personnages de toutes professions, savants, scribes, devins, marchands et même des personnages politiques L'héritage des époques précédentes est nourri de l'apport des traditions amorrites
La structure de la société est modifiée par l'organisation en tribus et en clans. On distingue les Benjaminites, population du sud, des Bensim)alite, Amorrites du nord. La plupart des souverains dont on va parler revendiquent l'héritage des ancêtres vivant sous la tente. (voir Buccellati The Amorrites of the UR3 périod Naples 1966) ; Jean Marie Durand in CRAII compte Rendu de l'Académie et des Belles Lettres 1992 pg 97-128 : Unité et diversité au proche orient à l'épogue amorrite. RW Whitin - J. Sasson : Amorrites tribes and nations of second millenium western asia. New York 1995 (Encyclopédie traitant de l'Egypte et la Mésopotamie lg1231-1242) CAN
Dans ces villes, des rois sémitiques reprennent la tradition sumérienne et beaucoup d'œuvres littéraires décrivant le monde sumérien sont de cette période.
Les mythes
Mythe " d' Etana " Roi semi-mythique très important. Le mythe renseigne sur la transmission de la royauté. Etana n'avait pas d'enfant. Un aigle l'emporte auprès des dieux pour obtenir l'éternité mais les hommes ne peuvent avoir l'éternité. Il finit par avoir un enfant ce qui règle la succession.
Episode de Gilgamesh et de Agga, lui-même roi de Kish.
Mythe d'Enmerkar : relation avec l'est iranien et l'écriture. Le message était trop long et le messager ne pouvait pas retenir le texte aussi il a fallu inventer l'écriture...
Mythes autour de Lugalbanda : Lugalbanda et Ninsun, Lugalbanda et la caverne de la montagne, Lugalbanda et l'oiseau tonnerre.
Autour de Dumuzi associé à Inanna (maîtresse maltraitée)
Littérature sumérienne : Proverbes, Fables à visée morales ou politiques, Tensons : poèmes dialogués (l'argent et le cuivre, la brebis et le grain, l'été et les hivers. Hymnes religieux rédigés en Emesal (sumériens des femmes) Lamentations sur Nippur sur Eridu, sur Uruk.
A Isin en 2017 une dynastie apparaît qui se pose comme successeur des rois d'Ur3. Cet état conserve Ur comme métropole religieuse. Cette ville garde une grande importance culturelle et économique.
Autre ville Nippur, qui garde son importance religieuse bien que sous la dépendance d'Isin. A cette époque là sont écrits des hymnes dans les traditions de ceux qui avaient été écrits sous Ur III. (Agxx-Shulgi) Certains sont des rééditions de ce qui avait été déjà fait mais d'autres développent les thèmes ou innovent. Les traditions juridiques progressent : c'est l'époque du code de Lipit Ishtar 1934-1924, une période prospère culturellement et économiquement. Un des rois (Ishbi-Erra fondateur de la dynastie d'Isin. Erra=dieu de la guerre) a chassé les Elamites qui étaient venus jusqu'à Ur et son successeur a fait revenir à Ur la statue d'Inanna que les Elamites avaient déportée à Suse. Déporter un dieu, c'est détruire son pouvoir sur la ville dont il est le protecteur : on l'a privé de son pouvoir terrestre en le privant de son implantation. A partir de Lipit-Ishtar, Isin perd de son pouvoir. Il perd Ur en 1825. Cette perte est importante car la ville n'a plus son accès à la mer sur le golfe persique. La ville perd son hégémonie. Une série de travaux sur l'Euphrate en détourne le cours. La tradition rapporte qu'un roi (Erra-imitti) était menacé par des présages défavorables ; il fit refaire les présages qui se répétèrent. Pour détourner le mauvais sort, il pris un substitut.
" Erra-imitti, le roi, installa Enlil-bâni, le jardinier, comme substitut royal sur son trône ; il plaça la tiare royale sur sa tête. Erra-imitti mourut dans son palais en avalant une soupe trop chaude. Enlil-bâni qui occupait le trône, ne le rendit pas et devint ainsi souverain " (stèle de l'époque kassite XV)
Le substitut survécut et régna 24 ans. Ensuite la dynastie disparaît au profit de Larsa.
Larsa entre en conflit avec Isin. A Larsa règne une dynastie Amorrite. Gungunnum (1932-1906), cinquième roi de Larsa, attaqua le roi d'Isin et s'empara d'Ur. Il reprend les traditions d'Akkad et met une de ses filles comme grande prêtresse de Sin.
Un autre roi important est Sumu-El. Il eut un règne long durant lequel il étendit son territoire. Il développa l'économie en détournant un bras de l'Euphrate pour l'irrigation et le transport. Mais à la fin de son règne des désastres survinrent; on suppose que ce fut une grande épidémie ou une famine, peut-être aussi le rétablissement du cours naturel de l'Euphrate.
Sin-iddinam (1849-1843) continua la politique de grands travaux. Il construisit des palais, des temples, et développa l'armée. Il y eut des révoltes que laissent deviner un document dit " Lettre aux dieux " où il dresse un tableau sombre de la population dans la détresse. Il mourut écrasé par un bloc de pierre qui était tombé du temple où il entrait.
En 1834 une nouvelle dynastie : Kudur-mabuk (nom élamite d'un chef de tribu Amorrite), se dit " père du pays Amorrite ". L'influence Elamite sur cette dynastie est mal définie. Le troisième roi Rîm-Sîn (1822-1763) a une grande importance. On distingue dans son règne deux périodes :
1- Expansion économique et politique aux dépends d'Isin et de Babylone.
2- Période où Rîm-Sîn doit combattre les coalitions menées par Babylone et Isin.
Hammurabi à Babylone avait pris le pouvoir en 1792. La lutte pour le pouvoir entre Larsa et Babylone se termina par l'annexion de Larsa par Hammurabi en 1763.
Petite bourgade située dans le goulet mésopotamien, cette ville s'était développée à l'époque d'Akkad. Après la chute d'Ur3 s'y installe une dynastie amorrite puis en 1894 une nouvelle dynastie. Cette cité des dynasties de marchands favorisées par le centralisme administratif datant d'Ur3 et gardé par les Amorrites. Le dieu protecteur de Babylone était Amar-Utu, en akkadien Marduk.
La période de la prééminence de Babylone est assez courte. Elle est marquée par le long règne d'Hammurabi (1792-1750).
1820 1800 1790 1780 1770 1760 1750
Babylone-Hammurapi - - - - - - 1792=================================== 1750
Larsa-Rim-Sin - -1822 ========================================= 1763 anex. par Babylone
Mari - - - - ZimriLîm - - - - - - - - - - - - - - - 1775 =========1761
Eshnunna- IbâlPiEl2 -- Prise par Hammurabi en 1756
1820 1800 1790 1780 1770 1760 1750
Hammurabi développa une politique de longue haleine. Au début du règne il assure l'entourage de Babylone. Puis il développa son champ d'action par une alliance contre les Elamite avec Mari vers 1764. Il conquiert Larsa et prend le titre de " Roi de Sumer et Akkad. Il poursuit son programme de conquête et prend Mari en 1761.
Vers la fin du règne d'Hammurabi le code de lois est promulgué. La stèle célèbre est au Louvre. Elle avait été enlevée par les Elamite et transportée à Suse bien plus tard. (voir livre de Dominique Charpin) Ce code a eu beaucoup d'influence
La situation glorieuse établie par Hammurabi ne lui a pas survécu longtemps car elle tenait trop au personnage. Son successeur Samsu-iluna (1746-1712) n'a pas pu maintenir l'empire. Des villes reprennent leur indépendance comme Larsa, Ur, Uruk, Isin, Nippur. La situation économique se dégrade. Cela se voit à des dispositions comme les " Edits de Misharum " qui rétablissent la rectitude (SHR= aller droit). Quand il y a un déséquilibre économique trop important, le roi abolit les dettes. L'administration se sclérose, l'armée s'affaiblit. Pour obtenir de l'argent, le roi peut remplacer le service militaire par un paiement en argent.
Le coup fatal porté à Babylone sera le raid des Hittites en 1595.
La ville principale est Eshnunna. (Tell asmar) On a peu de documents officiels. La succession des rois est mal connue et de façon indirecte. Les fouilles de sauvetage de Tell Haddad et de Me turan ont apporté de nouvelles informations. Le dieu principal est Tishpak ; le roi est dit " bien aimé de Tishpak. Les premiers souverains de Eshnunna sont en fait des gouverneurs nommés par le roi d'Isin. Nûr-ahum porte le titre de rubû. Rubû veut dire prince, et non roi. Bilalama est un roi qui a pris de l'importance en se mariant à une fille d'un puissant chef Amorrite. C'est un petit royaume amorrite qui vit un peu isolé.
Il prit de l'expansion avec Ipiq-Adad II qui portait le titre de sârru, c'est à dire roi. Il règne 36 ans, élargit son territoire unifie la vallée de la Diyala ; vers le nord il conquièrt Arrapha ; vers l'ouest il s'établit sur l'Euphrate et développe le territoire au point de revendiquer le titre de Shar Kishshati, c'est à dire " roi de la totalité " ou empereur. Son fils Naram sin (le petit) a une politique extérieure agressive. Il conquiert la haute Mésopotamie, et le roi de Mari, Yahdum lim, doit accepter sa protection. Son frère Dadousa conclut une alliance avec le roi de Mari et avec le roi d'Ekallâtum au nord. Il cherche des alliances. Cette période d'équilibre permet le développement interne. Il rédige un code de lois dites " Lois d'Eshmuna " Son fils Ibâl-pi-El a une politique plus agressive ; il s'oppose aux anciens alliés : au roi de Mari, Zimri-lîm, et au roi d'Ekallatum, Ishme-Dagan. En 1766, la ville tombe sous une coalition d'Elamites de Babylone et de Mari. Le roi élamite occupe la ville pendant une brève période. Mais cette ingérence et les vues expansionnistes du roi élamite inquiètent Hammurabi et Zimri-Lîm qui se liguent pour chasser le roi Elamite. Pendant une certaine période, un ancien général de l'armée d'Hammurabi ayant épousé une fille de ce dernier monte sur le trône d'Eshnunna. Mais finalement les relations se dégradent et Hammurabi investit la ville et l'intègre au royaume de Babylone. Dans le code d'Hammurabi, la ville d'Eshnunna est mentionnée. Après Hammurabi la ville reprit son indépendance.
L'influence culturelle d'Eshnunna a été très importante, elle a favorisé l'expansion du Babylonien par la dispersion de scribes qui suivaient les armées. Ils restaient souvent sur place, et diffusaient la culture de l'ancienne Babylone.
Witting Old babylonian letters from Tell Ashmar Chicago 1987
Dominique Charpin Données nouvelles sur la chronologie ses souverains d'Eshnunna page 51-66 dans l'ouvrage collectif publié par J.M. Durand et J.R. Kupper Mélanges offerts à Maurice Birot Miscelaneas Babylonica.
L'Hégémonie d'Ekallatum est de courte durée. Samsu-Addu (Samsu est le dieu solaire. Addad est le dieu de l'orage) est un personnage qui a eut un long règne. C'est un Amorrite qui est bien connu à travers la documentation de Mari et par le rayonnement qu'il eu dans la tradition ultérieure. Celle-ci en fait un roi " Assyrien " alors qu'à son époque l'Assyrie n'existe pas en tant que royaume. Samsu-Addu a été contraint à l'exil à Babylone lors de la monté en puissance d'Eshunna. Il a ensuite rétabli son pouvoir à Ekallatum et étendu ses conquêtes en Mésopotamie du nord, jusqu'au Zagros à l'est et jusqu'à Râpiqum sur l'Euphrate. Ses armées atteignirent même le Liban où il vint en aide au roi de Qatnâ (sur l'Oronte). Comme il lui semblait ne pas pouvoir maîtriser tout le royaume il le divisa en trois. Il s'établit à Sherna (au nord) qu'il rebaptisa Shubat-Enlil. Il installa ses deux fils, l'aîné Ishme-Dagan à Ekallatum, l'autre, Yasmah-Addu, à Mari. Il conquiert et fait alliance avec Qatna. Mais une peste importante survient dans le royaume, des révoltes affaiblissent le pouvoir royal à la fin de son règne, au point que ses fils ne sont pas capables de maintenir le royaume. Yasmah-Addu meurt pendant le siège de Mari par Zimri-Lîm en 1766. Le pouvoir d'Ishme-Dagan se réduit, il perd les territoires qui entourent Ekallatum. La fin de son royaume qui était brillant s'est fait sous la double pression des nomades venus d'Alep et d'Eshunna (1740)
Voir Pierre Villard Samshi-adda and sons ...p 873-883 de l'encyclopédie
Il faudrait évoquer Qatna où des fouilles sont actuellement faites. Yamhad ou Alep où il y a des fouilles importantes, Shehna ou Shubat-enlil.
La ville de Mari est bien connue par beaucoup de documents trouvés dans les fouilles. Ces textes ont été publiés, mais il en reste beaucoup à éditer, par exemple les tablettes des Shakkanakku. Mari est bien connue bien que ce soit une ville de moyenne importance. On la connaît par les systèmes d'alliance dont elle était partie prenante. Mari était dirigée par un gouverneur (Shakkanakku) délégué par le royaume d'Agade à l'époque d'Akkad et était déjà indépendante à l'époque d'Ur3. Vers 1810 émerge une dynastie qui jour un rôle important. Yahdun-Lîm se donne le titre de roi de Mari et du pays des Bensimalites. Ce prince est un Amorrite du nord. Il étend son autorité le long du moyen Euphrate : Terqa, Tuttul ; il soumet le triangle de Habur ; mais il se heurte à Samsi-Addu d'Ekallatum, Après hésitation, il sollicite une alliance avec le roi d'Eshnunna contre Alep. Cette alliance a une grande importance culturelle avec l'utilisation de l'écriture babylonienne (choix des signes et choix des textes). Yahdun-Lîm monte une expédition contre les territoires de parcours des nomades Ben-Yaminites et les contrôle. Il mène une politique de construction par le renforcement des murailles et le creusement de canaux. Son fils qui lui succède ne règne que deux ans car c'est alors que Samsi-Addu place son fils Yasmah-Addu sur le trône de Mari. Celui-ci n'a pas la même politique que son père ; il ne participe pas aux expéditions de ce dernier. Après la mort de Samsi-Addu, Yasmah-addu perd le pouvoir et c'est un roi de la dynastie de Yahdun-Lîm, Zimri-Lîm qui prend le pouvoir (1775-1761) sans faire de rupture avec ce qui avait été fait. Il récupère le harem, les chanteurs, les serviteurs. Il y a une continuité sociale et culturelle mais discontinuité politique. Il rencontre des difficultés intérieures en particulier avec les chefs de clan Benjaminites. Pendant une courte période de paix, vers 1772, il ira jusqu'à Ougarit. La menace Elamite le pousse à faire une alliance avec Hammurabi et les Elamites sont vaincus par les Mariotes et par Babylone. A la fin de son règne de nouvelles difficultés surgissent : les nomades échappent à son contrôle. A Alep un nouveau roi ne poursuit pas son alliance avec Mari et surtout, Hammurabi pousse ses conquêtes jusqu'à détruire Mari.
Le Royaume était bien structuré avec des hiérarchies de fonctionnaires, des responsables de l'économie, des scribes. Les provinces étaient dirigées par des gouverneurs, des intendants, des responsables de domaine. Il existait une organisation des rapports avec les populations nomades sous l'autorité des " chefs de pâture ". Dans les documents de Mari les nomades apparaissent sous le nom de Hanéens. Les royaumes vassaux prêtent leur concours à Mari en temps de guerre mais peuvent lui échapper à Mari en changeant d'alliance.
L'Assyrie - le Mat Assour - n'existait pas en tant qu'unité politique à cette époque. Cette notion a été crée ultérieurement. Par contre ce qui existait réellement à cette époque c'est le commerce entre Assour et la Cappadoce au 18ème et 17ème siècle. (voir carte ) d'Assour à Kanish au pied du Taurus. La documentation qui nous est parvenue porte sur trois générations de marchands. On possède 10000 tablettes traitant de ce commerce. Les expéditions partaient d'Assour en emportant de la laine, des textiles de l'étain provenant de l'Afghanistan par le golfe Persique ou le plateau iranien. Les centres commerçants s'appelaient KARUM. Les expéditions se faisaient à dos d'âne chacun portant environ 90kg. Au départ d'Assour une taxe était perçue représentant environ 1/120ème de la valeur de l'expédition. Il y avait une somme réservé aux dépenses quotidiennes " étain de main ". A l'arrivée à Kanish il y avait une taxe de 2/65ème de la valeur introduite. Il y avait de la fraude mais pas de trace de brigandage à cette époque. Sur cette époque de 60 ans (1880-1820) on a l'attestation de 13,5 tonnes d'étain transportées, 17500 étoffes Au retour à Assour était transporté de l'argent et de l'or. Il semble qu'une partie importante des ânes étaient vendue sur place en Anatolie. Ce commerce et les documents qui en découlent fait que l'écriture est attestée en Anatolie au 19ème siècle. Ensuite l'écriture disparaît complètement de cette zone. A cette époque l'écriture cunéiforme qui est complexe est allé vers une simplification. (Le cunéiforme combine deux manières de représenter les mots soit par idéogrammes soit par signes syllabiques. De plus il n'y a pas univocité des représentations sauf à cette époque commerciale.)
L'Élam est le nom que l'on donne à une entité variable dans le temps : un pays constitué de deux parties : La vallée de la Susianne avec comme capitale SUSE, et le plateau iranien dont la ville principale est ANZAN dans le Zagros. Ce pays est situé au sud ouest de l'actuel Iran le long du golfe persique, lau sud-est de la Mésopotamie. La Susianne était peuplée de sédentaires qui cultivaient la plaine située entre le Tigre et le Zagros. Le haut plateau iranien le Zagros peuplé de tribus de pasteurs semi-nomades virulentes et souvent belliqueuses.
L'état de l'Elam devenait une puissance de première grandeur dans le proche orient ancien lorsque ces deux composantes étaient réunies sous la personnalité d'un roi fort. Cette dualité s'est maintenue jusqu'à une période récente. Lorsque le plateau se refermait sur lui-même et que les tribus se querellaient le pays s'affaiblissait et était soumis aux attaques des voisins, par contre, lorsqu'un souverain puissant fédérait les deux parties du pays, le royaume était puissant et stable.
Suse a été fondée vers -4000
La cité de Suse a été fouillée par une mission française et l'on y a trouvé des prises de guerres que les Elamites avaient faites en Babylonie. C'est ainsi que l'on a trouvé la fameuse stèle d'Hammurabi dans les ruines de Suse.
Ecriture protoélamite totalement distincte du cunéiforme était utilisée par des marchands. On a trouvé ainsi des documents comptables datant d'environ 3000 c'est à cette époque que le cunéiforme apparaît à Sumer. Cette écriture est développée et reprise sous la forme d'élamite linéaire.
Durant la période d'Akkad les trois grands rois Sargon, Rimus Manishtusu, Naram-Sin ont fait des incursions dans l'Elam jusque dans la royauté d'Awan. C'était une principauté montagnarde qui vivait sur elle-même avant de gonfler son importance jusqu'à avoir un roi Puzur Inshushinak qui a réoccupé Suse et a enlevé la souveraineté de la plaine aux mésopotamiens. Pour rendre patente cette prise de pouvoir le roi a fait inscrire ses exploits sous deux écritures : En cunéiforme mésopotamien pour bien montrer qu'il est un puissant du monde mésopotamien, et en Elamite linéaire. Il transforme ainsi une écriture marchande en une écriture royale de son pays. Il dévoile ainsi la civilisation trans-élamite qui vas du Zagros jusqu'à l'Indus.
Sous Ur III, Ur-nammu et Shu-Sin récupérèrent une partie de la Susianne.
Une autre principauté : Simashki sous Kindattu domine l'Elam, mais entraîne la réaction de Gugunnum qui fait une incursion jusqu'au Simashki. Il y a donc une monté en puissance de l'Elam qui culmine avec les Sukkamah. Le titre de Sukkalmah est un titre mésopotamien qui veut dire grand vizir sublime. Les Sukkalmah élamites avaient un poids important ; leur influence fit qu'ils purent intervenir dans des conflits entre les royautés mésopotamiennes.
La fin de l'influence des Sukkalmah est due à l'arrivée des Cassites au milieu du deuxième millénaire. Des rois cassites comme Kakahman-Ensil ou Kurigalzu firent des incursions en pays élamite. (1600-1550). Lorsque de nouvelles dynasties issues des hauts plateaux les Igihalkides (de Untash-Napirisha) puis les Shutrukides (de Shutruk-Nahhunte) prirent le pouvoir en Elam. Ils étaient entourés de leurs élites guerrières
Untash-Napirisha (Le grand dieu m'a placé) est allé en Babylonie. Ce roi de la dynastie des Igihalkides a eut un règne long et a mené une politique d'unité. Il a fait l'unité politique et économique de l'Elam et l'unité de la religion. Les dieux Elamites étaient très variés chaque principauté avait les siens ces dieux représentaient des forces vitales ou des principes moraux, des principes essentiel comme la fécondité la justice. Untash-Napirisha a voulu unifier ce panthéon non pas en excluant mais en intégrant. Les endroits de culte étaient différents entre la plaine et les plateaux : En Susianne les temples étaient semblables à ceux de Sumer : des temples avec du personnel cultuel ; mais sur le plateau il y avait des cultes " à l'air libre " Lieux de cultes non bâtis avec seulement des bas-reliefs rupestres représentant des banquets des scènes d'offrande et des processions. Ces lieux de culte montagnards étaient des lieux de pèlerinage. Untash-Napirisha a fondé la ville de Dur-untash ou Al-Untash. Il y construisit une grande Ziggourat et des temples pour abriter les dieux de son royaume. Il y a un palais funéraire avec des restes de crémations ce qui évoque le culte du feu.
L'art Elamite est un mélange de l'art mésopotamien et des arts venant de l'est...
L'Elam a beaucoup pesé sur l'histoire de la Mésopotamie.
Transmission de la légitimité royal en Elam.
Les principes de succession en Elam étaient bien plus complexe qu'en Mésopotamie. Il y avait un double système. La succession peu se faire de père à fils mais aussi au fils de la sœur du roi. Ce double mode de transmission a amené des difficultés politiques, les souverains étrangers cherchant à peser sur le choix des successeurs. Exceptionnellement il y eut des mariages du roi avec sa sœur.
Des populations nouvelles arrivent de l'est ou du nord-est. Cette période est dominée par l'arrivée de populations nouvelles de l'est et du nord-est : les Hourrites qui ne sont pas des Sémites mais plutôt des éléments indo-européens constituant le royaume de Mitanni ; ils proviennent du nord et probablement du Caucase. (voir cours de Mr J.Freu)
Provenant de l'est les Cassites.
Le pays d'Assour (Assyrie) resta un long moment sous la domination Mitannienne et ne se développe qu'à partir du XIVème siècle quand se constitue un nouvel équilibre politique, la Mitanni ayant perdu de son pouvoir sous les coups des Hittites. L'état du Mitanni s'était formé vers 1500 et son influence dura jusqu'en 1375. Le territoire des Mitaniens s'appelle alors Hanigalbat.
Un roi d'Assour " Ashur-Uballit " (1365-1330) qui pris le titre de grand roi et établit l'indépendance de l'Assyrie. Il se déclare " frère du Pharaon ". Un état de tension avec la Babylonie alterne avec des périodes plus tranquilles marquées par des mariages dynastiques. Il y a un perpétuel balancement de pouvoir entre Babylonie et Assyrie. Ashur-Uballit installa un roi en Babylonie. L'hégémonie de l'Assyrie est combattue par la Babylonie et les nomades bédouins.
La véritable expansion assyrienne commença sous Adad-nirari Ier (1370-1275) qui étendit l'hégémonie assyrienne vers l'ouest et le sud-est, jusqu'à la Diyala. Il conquit le Hanigalbat, dépendant du vice-roi hittite de Karkemish. Avec la disparition de l'Etat-tampon du Hanigalbat, seul l'Euphrate séparait désormais l'Empire hittite de l'Assyrie.
Salmanasar Ier (1274-1245) affirma encore davantage le pouvoir assyrien sur la haute Mésopotamie en plaçant l'ouest du royaume sous l'autorité du grand-vizir (Shukkallu rabiu). Ce dernier, membre de la famille royale assyrienne, créa une lignée de grands vizirs, portant la titulature "grand vizir, roi du pays de Hanigalbat". Des gouverneurs furent également installés dans les différentes villes fortes de haute Mésopotamie.
Le règne de Tukulti-Ninurta Ier (1244-1208) fut le plus glorieux de l'histoire médio-assyrienne : les principales campagnes de Tukulti-Ninurta se situent dans les dix premières années de son règne. Il commença par consolider ses frontières orientale et septentrionale. En son année d'accession, une expédition fut menée vers le Zagros, dans les districts du pays Guti. Après sa victoire sur une coalition de quarante roitelets, il se tourna vers le pays de Naïri, proche du lac de Van. S'il n'y eut pas d'annexion, ces campagnes donnèrent aux Assyriens l'accès aux mines de cuivre de la région ainsi que le contrôle des routes vers l'Anatolie. Elles provoquèrent cependant une forte tension avec le royaume hittite. Il n'y eut pas de guerre ouverte, mais les Hittites résolurent de fermer le marché syrien à l'Assyrie. A la fin de son règne son pouvoir se dégrada.
En 1208 il y eut une révolte menée par un des fils du roi; cet épisode marqua le début d'une période de déclin. L'occupation de la Babylonie fut en fait une erreur stratégique car l'Assyrie y épuisa ses forces et la fin difficile de son règne marqua celle de la première apogée du royaume médio-assyrien. L'Assyrie connut ensuit des revers : le successeur de Tukulti-Ninurta I, Enlil-kudurri-ushur (1197-1193) fut vaincu et fait prisonnier par Adad-ßum-ushur (1216-1187), héritier du trône babylonien.
Le nom de Tukulti-Ninurta resta assez fameux pour être repris par l'un des rois de la reconquête du IXème siècle. Le fait le plus marquant fut sa victoire sur la Babylonie : Tukulti-Ninurta put se parer de titres prestigieux comme "roi de Sumer et d'Akkad" ou "roi de l'Univers" et faire rédiger une épopée, l'une des plus longues de la littérature assyrienne, pour commémorer ses exploits.
Sous le règne de Teglat-Phalasar Ier (1114-1076), l'Assyrie s'étend à nouveau mais sans atteindre les dimensions antérieures, même si les campagnes militaires amenèrent ses armées jusqu'au Liban ou jusqu'en Babylonie, non sans subir d'ailleurs des revers dans cette dernière région.
L'Assyrie s'étendait entre le piémont du Zagros et du Tur Abdin jusqu'au triangle du Habur avec un réseau de forteresses sur l'Euphrate, qui protégeaient la frontière sud contre la Babylonie. La fin du règne de Teglat-Phalasar fut sans doute moins brillante que ses débuts : les heurts avec les Araméens se multiplièrent et le territoire sous domination assyrienne semble avoir rétréci. Son successeur ne régna même pas deux ans.
Une nouvelle vague d'immigration des Araméens épuise peu à peu le pouvoir des Assyriens.
Babylone constituait une ville rivale pour Assour. Mais c'était aussi la "mère des arts et de la religion" Les rois assyriens rédigeaient souvent leurs actes en babylonien car cette ville représentait la référence culturelle.
Contrairement aux Guti qui étaient perçu comme des envahisseurs frustes et incultes, les Cassites sont des populations qui se sont " coulées " dans la population babylonienne. Ils ont gardé l'onomastique Cassites mais ils ont adopté l'écriture et la littérature mésopotamienne. Ils ont gardé une partie de leur religion cela est connu par le nom de certains dieux. Les Cassites prennent le pouvoir après l'intrusion des Hittites.
Après la chute de la dynastie de Hammurabi, des rois cassites montent sur le trône de Babylone. Cependant les Cassites ne forment pas la majorité de la population du royaume et ils ne semblent pas dominants non plus dans les sphères supérieures de l'Etat. A l'époque médio-babylonienne, des Cassites sont aussi attestés à Nuzi, en plein milieu Hurrite, ainsi qu'en Assyrie où Tukulti-Ninurta Ier en a ramené comme prisonniers de guerre après avoir conquis la Babylonie.
Vers 1155, une invasion élamite chasse la dynastie régnante du trône de Babylone. Mais la population cassite, de plus en plus assimilée au substrat local, continue de résider en Babylonie. De hauts fonctionnaires portent alors des noms cassites et des monarques de même origine reviennent au pouvoir entre 1026 et 986. Au Ier millénaire, les Cassites sont surtout présents dans les zones montagneuses du nord-est de la Mésopotamie, jusqu'à l'époque hellénistique où les sources les mentionnent comme une population guerrière.
Organisation sociale à l'origine tribale ou clanique
A partir du XIIème siècle, les individus se recommandent d'un ancêtre commun : des "Maisons" qui possèdent de grandes propriétés terriennes. Les membres de la famille régnante sont aussi de grands propriétaires fonciers. La région de Nippur jouit aux XIV et XIIIèmes siècles d'un statut particulier et son gouverneur, qui porte le titre de G‚.EN.NA, reçoit du roi d'immenses domaines fonciers. Le régime des terres a pu être qualifié de féodal.
Les Cassites ont respecté les traditions religieuses mésopotamiennes, mais ils ont également conservé leurs propres dieux, notamment Shuqamuna et sa parèdre Shimaliya, considérés comme les patrons de la dynastie : ils possédaient à Babylone un sanctuaire où avait lieu l'investiture des rois. On ne connaît pas de temple voué aux autres divinités comme Buriash, Harbe, Maruttash ou Shuriash, dont certaines sont peut-être d'origine indo-européenne.
La documentation concernant les monarques cassites est peu abondante : elle comprend surtout la correspondance internationale, les inscriptions de fondation et les dédicaces ainsi que les kudurru (borne en pierre portant les symboles divins en tête et du texte en dessous) qui apparaissent au XIVème siècle. Les rois y adoptent des titulatures babyloniennes classiques, qui se coulent dans le moule préexistant de la tradition mésopotamienne. La langue cassite n'est pas utilisée : les inscriptions officielles sont rédigées en médio-babylonien et plus encore en sumérien.
Les Cassites ont rénové la culture et la littérature : ils ont fait évoluer l'écriture cunéïforme et ont repris les thèmes de la tradition littéraire comme l'épopé de Guilgamesh. Intense activité littéraire sous les cassites : les scribes poursuivirent et développèrent la tradition paléo-babylonienne et la littérature connut à l'époque cassite un grand épanouissement. Des chef-d'oeuvre littéraires comme l'Epopée de Gilgamesh, l'Epopée de la création ou le Juste souffrant (cf Job) furent rédigés ou développés durant cette période.
L'économie a bien été développée par les Cassites. Ils ont apporté l'usage rationnel du cheval et des chars. (Traces dans l'onomastique) Commerce du Lapis lazuli d'Iran. Le commerce, grâce aux relations internationales actives est extrêmement développé. Marchands et artisans sillonnent les routes du Proche-Orient. La Babylonie fournit chevaux et chars et réexporte du lapis-lazuli d'Afghanistan. Les trouvailles archéologiques ont montré l'existence de liens avec le monde mycénien. L'or égyptien est très recherché par les souverains qui maintiennent au XIVème siècle un étalon-or, phénomène exceptionnel dans l'histoire du P.O.
Personnage le plus marquant : Nabuchodonosor (1126-1105) ("O Nabû, protège ma descendance")
Ce souverain est le plus célèbre de la seconde dynastie d'Isin qui prit en main les destinées de la Babylonie après l'élimination des Cassites. Le renom qui lui est rattaché dans la tradition historique et culturelle babylonienne tient à la principale action d'éclat de son règne, la victoire sur les Elamites : à la suite de plusieurs campagnes menées en Elam, Nabuchodonosor parvint à neutraliser définitivement la puissance militaire élamite déjà sur son déclin. L'une de ses batailles a fait l'objet d'un récit détaillé sur un kuduru contemporain, dit kudurru de Shitti-Marduk et exalte le courage des Babyloniens qui attaquèrent les Elamites en plein été et les vainquirent malgré la soif et la chaleur. Cette série de victoires permit à Nabuchodonosor de reprendre possession de la statue de culte de Marduk, emmenée de Babylone à Suse par les Elamites depuis un quart de siècle. Elle fut solennellement ramenée dans son temple de la capitale, l'Esagil et le culte du dieu put reprendre avec éclat.
C'est probablement de ce moment que date l'instauration définitive du dieu Marduk à la tête du panthéon babylonien et le statut de capitale religieuse attaché désormais à Babylone, dont l'auteur de l'Epopée de la Création fournit ensuite la justification théologique. Nabuchodonosor Ier rendit également grâce aux autres dieux de ses victoires en consacrant à la restauration de leurs temples et de leur culte une bonne partie du butin fait chez les Elamites. Son règne fut aussi une période faste pour les activités intellectuelles et le nom d'un lettré de son entourage, Esagil-kºna-ubbib, entra dans la tradition des grands auteurs babyloniens puisqu'il est attesté jusqu'à la fin du Ier millénaire.
Ce règne brillant contraste avec la période sombre qui suivit.
A partir du règne d'Adad-apla-idinna (milieu du XIème) la Babylonie, après l'Assyrie, est exposée aux incursions des tribus araméennes, souvent confondues avec les pillards traditionnels que sont les Sutéens. Les principales villes de Babylonie du Nord sont pillées
L'épopée d'Erra : Les malheurs de la guerre tombent sur Babylonne.
Avec la deuxième dynastie d'Isin c'est la chute de la dynastie cassite due essentiellement aux actions militaires des Elamites, une forme de pouvoir royal se reconstitua en Babylonie autour de la ville d'Isin, qui allait donner son nom à la nouvelle dynastie. Les structures administratives sont remises en place dans tout le pays, ce qu'illustrent les textes de donation gravés sur pierre (kudurru).
Michael Rouf Atlas de la Mésopotamie et du proche orient Brépols
Hrouda l'Orient ancien préface de J Botero Bordas civilisations
Voir les trois volumes de JM Durand au cerf
Amurru Paris 2001 : Amurru2 : Mari, Ebla et les Hourrites 10 ans de travaux (ed D Chartin)
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Flückiger Hawker Ur namma of Ur in Sumerian litterary tradition Fribour 1999