HISTOIRE DU PROCHE ORIENT 2004-2005

Ethiopie - Cours de Mr. Pérès

2 Histoire de l'Ethiopie


Les traditions fondatrices légendaires (legenda : ce qui doit être lu, à connaître) qui ont été évoquées dans le chapitre précédent marquent le sentiment profond qu'ont les Ethiopiens d'appartenir au monde sémitique. La légende de la reine de Saba montre la volonté des monarchies éthiopiennes d'asseoir leur pourvoir sur le droit divin. " Le roi étant le cousin de Jésus Christ ", la personne du roi est sacrée. Ces traditions légendaires ont donc des répercussions historiques.
Dans l'antiquité, les Ethiopiens s'appelaient les Abyssins. Le nom a été abandonné à cause de la racine ABS qui veut dire " ramasser " en sémitique et qui pourrait être mal interprétée. Marcel Cohen pensait qu'une confusion avec la racine arabe hbs = " ramassis " donnait une connotation défavorable. Dans la Bible l'Ethiopie s'appelle Kouch et en Egypte on parlait du pays de Pount. On pense que l'Ethiopien d'Actes 8 était plutôt un Nubien qu'un Ethiopien, car la reine Candace a un nom à consonance nubienne.

2.1 La période pré-Axioumite

2.1.1 Lucy

La relique la plus ancienne est la pré-hominienne " Lucy " découverte par Yves Coppens le 30/11/1974 dans la vallée de l'Omo au sud d'Addis Abeba (cf. livre " le genou de Lucie "). C'est un pré-hominien, caractérisé par la jonction tête-colonne vertébrale qui indique une station debout et l'ouverture du bassin qui marque une démarche chaloupée. Lucie pouvait tourner le genou dans trois directions ce qui montre qu'elle était arboricole. Sa taille était de : 1,10m, son poids : 25kg et elle devait avoir 20 ans à son décès il y a 3 millions d'années ; sa capacité crânienne était inférieure à 400cm3. Les Ethiopiens en sont très fiers.

2.1.2 Les pasteurs préhistoriques

Les archéologues ont trouvé une centaine de sites intéressants qui ont donné une documentation importante sur des pasteurs. En particulier sur les hauts plateaux (hamba) de l'Erythrée et du Harar mais aussi dans le Tigré. Ce sont des vestiges d'activité pastorale protohistoriques. Dans ces sites, des figurations sur poteries ou sur parois murales, d'animaux domestiques ou sauvages, des chiens, des gazelles et même des éléphants… Ces figurations vont de quelques centimètres au mètre et sont colorées de teintes plates en rouge, jaune, noir ou violet. La datation de ces figures part du deuxième millénaire avant Jésus Christ.

2.2 L'histoire commence au cinquième siècle avant Jésus Christ

2.2.1 Le site de Yéha dans le Tigré

La tour de Yeha Dans l'enceinte d'une église Chrétienne dédiée à Aba Afsé, un monument dit " palais " semble être un temple très ancien qui a été ensuite utilissé comme église avec un baptistère. Les murs font une dizaine de mètres de haut. Le bâtiment est long de 18,60 mètres et large de 15 mètres. Pas de décoration en dehors d'une sorte de frise en haut des murs. Les lits de pierres ont une grande régularité. Ils sont constitués de blocs de grès régulièrement découpés, appareillés sans ciment et ajustés avec grande précision. Certains de ces blocs font jusqu'à 3 mètres de long. L'embasement est formé de sept degrés semblables à des marches étroites. Il y a donc au cinquième siècle avant JC une population ayant une religion organisée et une connaissance évoluée de la construction. A la période chrétienne, ce bâtiment a servi d'église avant la construction de l'église d'Aba Afsé. Vers 1520 ce monument a été décrit par le Frère Alvarez. Il raconte :
" Une très grande et belle tour, tant par sa démesurée hauteur qu'aussi sa grosseur et maçonnerie exquise, mais elle commençait déjà à tomber en ruine combien qu'elle soit forte et de pierres vives, couverte et enrichie de six excellents ouvrages qu'elle ne démontre rien moins qu'une grandeur royale que je n'ai encore vu sa seconde. "
Vestiges Himyarites
En 1893 l'expédition de Théodore Bent y a découvert 9 fragments d'inscriptions Himyaritie (d'Arabie du sud).
L'un de ces fragments mentionne Waran Haywat souverain de l'antiquité pré-Axoumite connu par d'autres inscriptions. Une autre mentionne Haouwam, appellation ancienne de l'un des temples de Marib, capitale d'un des royaumes de l'Arabie du sud.
En 1959 Henri de Contançon découvre des objets : statues, mobilier de pierre, à 25 km de Yeha, à Haoulté.

2.2.2 Proche parenté des populations éthiopienne et des populations d'Arabie

Sur le site de Matara on a trouvé de la vaisselle datant du premier millénaire avant J.C. Ces vestiges montrent une proche parenté entre les habitants de l'Ethiopie et ceux de l'Arabie heureuse. Y a t-il eu copie des modèles de l'Arabie, puis développement propre ? Beaucoup d'inscriptions montrent que des Sabéens sont venus en Ethiopie.
En 1962 Abraham Drewes (hollandais) recueille des inscriptions pré-axoumites. On peut aussi penser que la civilisation arabique a été influencée par la civilisation éthiopienne. Les études onomastiques concernant des dieux sabéens montrent qu'il y eut une influence provenant des noms des dieux africains. L'Ethiopie pré-axoumite fait preuve d'une civilisation de qualité. Cette civilisation dure jusqu'au troisième siècle avant J.C.
Du troisième siècle avant J.C. jusqu'au premier après J.C. il y a une période de silence où l'on ne trouve pas de vestiges archéologiques.

2.3 Civilisation Axoumite (1er siècle - 4ème siècle) L'empire d'Axoum au Choa

2.3.1 Apparition du nom d'Axoum

Vers la fin du premier siècle après J.C. apparaît le nom de la ville d'Axoum. Dans le récit maritime " Le Périple de la mer Erythrée ", texte anonyme du 1er siècle, un roi est mentionné : Zoskalès. Il connaît les lettres grecques, a étudié les philosophes, mais il est avare et cupide. La Géographie de Claude Ptolémée dit que c'est à Axoum que se trouve la cour royale.
A cette époque, en Arabie heureuse, trois royaumes se disputent l'hégémonie : le royaume de Saba, l'Hadramaout et le royaume de Himyar.
Le royaume de Himyar est à cette époque le plus fort et tente de soumettre les autres. Ceux-ci pour se défendre cherchent des alliances avec les Axoumites. Le roi de Saba conclut une alliance avec un roi d'Axoum nommé Gadarât. Les Axoumites profitent de cette alliance pour faire quelques incursions en Arabie et occupent Zafar, la capitale des Himyarites.
Mais quelques années plus tard c'est une alliance du roi Himyarite Samir Youhamid avec les Axoumites qui prévaut. Ils portent la guerre chez les Sabéens et vers 240 les Axoumites sont installés en Arabie. Un grand royaume unit alors Axoum et le sud de l'Arabie. Dans les années 260, les Axoumites interviennent contre les Himyarites… Ces renversements d'alliance montrent la volonté des Axoumites de prendre pied dans l'Arabie heureuse.

2.3.2 Le témoignage de Cosmas Indicopleustès

Ces témoignages montrent aussi que le Royaume d'Axoum est important et connu à l'extérieur. Cela est corroboré par l'inscription d'Adoulis. Laquelle a été transcrite au sixième siècle par le voyageur nestorien Cosmas Indicopleustès qui a trouvé un trône de pierre et une stèle sur lesquels figurent des inscriptions qu'il transcrit en grec dans sa Topographie chrétienne. (Sources Chrétiennes n°141 pages 372-378 § 60-64) Il mentionne trois dieux dont les équivalents sont Arès à qui le trône est dédié, Zeus et Poséidon. C'est la triade divine du panthéon éthiopien de la première période axoumite : dieu de la guerre, dieu du ciel, dieu de la mer.
Je veux raconter à ta piété une autre histoire utile au présent ouvrage. Adoulis, c'est ainsi que l'on nomme la ville des Ethiopiens distante des côtes de deux miles environ et qui sert de port au peuple des Axoumites là où nous faisons commerce, nous autres marchands d'Alexandrie et d'Eilat, se trouve un trône placé à l'entrée de la ville du côté ouest tourné vers la ville d'Axoum. C'est un trône de marbre d'un des anciens rois d'ici, un Ptolémée. Il est d'un excellent marbre blanc comme le sont les tables blanches mais ce n'est pas du marbre du Proconèse. Le trône a une base carrée, quatre colonnettes minces et petites aux quatre angles et une autre plus épaisse au centre, sculptée en torsade. Sur les colonnettes repose un siège, le dossier du trône et les deux accoudoirs le droit et le gauche ; le trône tout entier…est taillé dans un seul bloc de pierre et mesure dans son ensemble environ deux coudées et demie comme les sièges que nous appelons chaire. Derrière ce trône se dressait un autre monument de pierre de basalte haut de trois coudées de forme carrée, sorte de stèle dont le sommet se terminant au centre en pointe s'abaissant légèrement de chaque côté est à l'image de la lettre lambda ; mais l'ensemble est carré, écroulé ; à présent cette stèle gît derrière le trône, sa partie inférieure cassée est perdue ; le monument dans son entier et le trône sont couverts de caractères grecs.
L'inscription transmise par Cosmas à la fin du 6ème siècle semble bien être du troisième siècle. Le roi a d'abord pacifié l'intérieur du royaume d'Axoum, puis la route vers l'Egypte passant par les cataractes. Il part ensuite vers la Somalie (actuelle) puis vers le sud ouest ; enfin avec sa flotte il va en Arabie.

2.3.3 Témoignage de Mani

Mani (+276) fondateur de religion du 3ème siècle, s'est appliqué à écrire des kefalaïa. Au chapitre 77 il écrit : " L'apôtre parla de nouveau : il y a quatre grands royaumes en ce monde, le premier est celui de Babylone et de la Perse, le deuxième est le royaume des Romains, le troisième est celui des Axoumites et le quatrième est le royaume du Nil. " Du fond de sa Perse, Mani avait donc bien entendu parler du royaume d'Axoum. Pour Mani Axoum, passe avant l'Egypte, ce qui montre l'importance des Axoumites.

2.4 Ezana le premier grand souverain connu

Le premier grand souverain bien connu est 'Ezana ; c'est le premier roi chrétien. De nombreuses monnaies de son règne ont été trouvées. Les plus anciennes portent sur leur revers un croissant de lune, les plus récentes une croix. Cet Ezana converti par Frumence, compagnon de jeux de son enfance, aurait-il été influencé par Constantin ? Cela est possible car Axoum était tourné vers les royaumes extérieurs, Assyrie et Constantinople. Constantin est monté sur le trône à cette époque (320 ou 325). Adoulis et même Axoum étaient des villes cosmopolites ; des Syriens s'y étaient installés.
A partir du 4ème siècle, sur les monnaies, les rois portent une couronne comme les souverains du monde romain. La couronne n'est pas un symbole d'Arabie ni d'Afrique.
Le paganisme qui était de mise à Axoum jusqu'à 'Ezana n'est pas bien connu. Les souverains consacraient aux dieux des trônes de pierre gravés d'inscriptions. Les rites funéraires sont simples comme en Arabie. Mais on érige des stèles de plus en plus grandes au point de parler à tort d'obélisques. Ces stèles sont des monuments funéraires. Le roi doit sacrifier lui-même des animaux sauvages ou domestiques. La titulature d'Ezana nous est connue par des inscriptions portant des titres éthiopiens mais aussi sabéens et de Méroé. " -Ezana roi d'Axoum, de Himyar, de Kasoum (Nubie) de Saba, de Bedja- ".... Ezana règne des deux côtés de la Mer Rouge. Des régions d'Arabie restent sous la domination éthiopienne jusqu'à la fin du 4ème siècle. Les stèles sous 'Ezana sont trilingues écrites en Grec, Sabéen et Ghèze. L'écriture sabéenne est de plus en plus grossière comme si on voulait l'amoindrir alors que l'écriture Ghèze se développe et s'impose comme pour marquer une distance avec l'écriture sabéenne. L'Arabie est alors considérée comme une annexe du royaume d'Axoum. Une inscription est chrétienne :
" Par la puissance du Seigneur du ciel, du seigneur qui règne pour l'éternité entière, qui n'est point vaincu par l'ennemi ; devant moi l'ennemi ne tient point, derrière moi l'ennemi ne suit point par la puissance du seigneur de l'univers. J'ai porté la guerre contre les Noba(nubiens) Lorsqu'ils se sont rebellés et qu'ils se sont vantés en disant ''Ils ne passeront pas le Paktasé …Les Noba ont opprimé les gens de Monboukto, de Kasa … Le seigneur du ciel a rendu mon règne fort, qu'il soit vainqueur pour moi partout où j'irai…Comme aujourd'hui il a vaincu pour moi mon ennemi… j'ai érigé ce trône par la puissance du Seigneur du ciel. Si quelqu'un efface ce que j'ai écrit qu'il soit retranché de la terre lui et sa race "
Le style est semblable à celui des psaumes. Ezana est devenu chrétien mais il utilise toujours des symboles du paganisme comme le trône de pierre où il inscrit ses exploits dus à la puissance divine.

2.4.1 Le nom de Dieu

Le dieu unique de Ezana est dit Seigneur du ciel ou Seigneur de l'univers. Les Ethiopiens ont hésité à donner un nom à Dieu (Schtar ou Zeus). Il pouvait y avoir des confusions. Très vite ils choisirent plutôt de l'appeler " Dieu de la Terre " Aujourd'hui c'est le nom habituel qu'on donne à Dieu (amlak MLK=souverain) " yekuno amlak = que dieu soit Dieu " Quand on l'invoque, Dieu s'appelle : 'egzi'abeher : Dieu de la terre. Avec 'Ezana on a un christianisme qui se cherche.

2.5 Le royaume éthiopien après 'Ezana

Quelques rois sont connus seulement par leurs monnaies mais n'en sont pas pour autant négligeables. L'empire d'Axoum entre le quatrième et le cinquième siècle est en relation avec Constantinople mais aussi à l'est avec la Perse (Iran), avec l'Inde, avec Ceylan. Les caravanes font le commerce des émeraudes, de l'encens et des aromates de l'Arabie de l'or du pays de Sasoud au sud du lac Tana. Cosmas parle abondamment du commerce de l'or. Il décrit comment aller chercher l'or.
" Tous les deux ans le roi des Axoumites par l'intermédiaire du gouverneur d'Agao envoie ses hommes pour le commerce de l'or. Beaucoup d'autres marchands se joignent à eux de sorte qu'ils sont plus de cinq cents. Ils y mènent des bœufs, des blocs de sel et du fer. Arrivés à proximité du pays, ils font halte sur place ; entassant une quantité de ronces ils élèvent une clôture et se mettent à l'intérieur. Ils abattent leurs bœufs, les dépècent et déposent la viande sur les ronces ainsi que les blocs de sel et le fer. Alors arrivent les indigènes portant des pépites d'or grosses comme des grains de lupin et qu'on appelle bactara. Ils en mettent une ou deux sur la part de viande qui leur plaît ou sur le bloc de sel ou le fer et se retirent à l'écart. Le propriétaire du bœuf s'approche et s'il est satisfait prend l'or et se retire ; à son tour l'indigène vient prendre la viande, le sel ou le fer. Par contre, si le vendeur n'est pas satisfait, il laisse l'or. Alors l'autre voyant que le vendeur ne l'a pas pris rajoute de l'or ou bien le reprend et s'en vat. Tel est le troc que pratiquent les gens de là-bas qui ne pratiquent pas la même langue et manquent d'interprètes. Les marchands restent là cinq jours puis retournent dans leurs terres. "
Les marchands rentrent chez eux le plus vite possible pour ne pas être attaqués et éviter l'arrivée de la saison des pluies.
En Ethiopie à cette époque de nombreuses nations sont représentées : Grecs, Syriens, Persans, Arméniens. L'Ethiopie est alors loin d'être un pays fermé. Bien qu'éloignée de la Méditerranée, elle est en communication permanente avec le monde méditerranéen et l'orient.

2.5.1 Kaleb

Le roi Kaleb (Kâlêb) au 6ème siècle est un conquérant. Il s'intéresse à l'Arabie au moment du massacre des chrétiens de Najran, et il intervient dans cette affaire. Sous son règne le christianisme s'étend en Ethiopie. (Il est saint inscrit au martyrologe romain !)
Le roi Du Nuwas, fils d'une juive, avait attaqué les garnisons éthiopiennes de la ville de Najran (sud Arabie) et il persécutait les habitants chrétiens de Najran. Najran est une oasis par laquelle passaient toutes les caravanes entre l'Ethiopie et la Syrie au nord et la Perse à l'est. Kaleb ne pouvait accepter que Du Nuwas persécute les chrétiens mais aussi qu'il empêche les caravanes de passer. Il porte la guerre contre Du Nuwas qui est tué et les chrétiens délivrés du joug du roi qui les persécutait vont chanter les louanges du roi Kaleb juste et pieux. Le souverain Axoumite veut se montrer à la hauteur des souverains byzantins (Justinien) comme champions du Christianisme. A l'époque Justinien est catholique, Kaleb est monophysite, et en Perse le souverain est nestorien. (cf bibliographie). Les Ethiopiens s'opposent donc aux Nestoriens mais aussi aux Juifs et aux Mazdéens. (A cette époque se placent les frondes contre Justinien à Byzance. Théodora empêche Justinien de fuir…Justinien qui veut la paix organise des colloques avec les monophysites)
Kaleb place un vice-roi en Arabie : Abraha. Celui ci profite des armées axoumites en place pour prendre son indépendance. Le successeur de Kaled aura du mal à reprendre le pouvoir en Arabie. Abraha consolida les digues de Marib.

2.6 L'Islam

Quand l'Islam s'impose en Arabie et en Egypte, il coupe l'Ethiopie du monde byzantin. Les liaisons deviennent extrêmement difficiles. Les cités chrétiennes d'Arabie vont perdre leurs habitants qui sont ou dispersés ou convertis. Toutefois au début de l'Islam les rapports avec l'Ethiopie sont excellents : en 615 les compagnons de Mahomet avaient été accueillis et protégés par les Ethiopiens à Axoum. Lorsqu'ils rentrent en Arabie ils vantent ce qu'ils ont vu : la culture, les icônes la religion. Mais les relations se gâtent principalement à cause de la piraterie des marins d'Adoulis qui gênent le commerce des Arabes. Les pirates éthiopiens harcèlent les Arabes et ceux-ci ripostent violemment. Ils incendient Adoulis et s'installent à Massaoua et dans les îles Dahlak. Les Axoumites perdent leur suprématie maritime, et le commerce décline. Axoum cesse de battre monnaie au huitième siècle. Dans cette période de troubles sociaux et économiques se développe une littérature apocalyptique. Des prophéties annoncent une résurrection de la puissance d'Axoum grâce au prêtre Jean qui viendra pour régner à nouveau sur les territoires que les Ethiopiens reprendront.
Entre le neuvième et douzième siècle, l'Ethiopie vit une période de constante agitation attisée par les établissements musulmans en Ethiopie. C'est à cette époque que se situe l'épisode de la reine Gudit.

2.6.1 L'impératrice Gudit la sanglante


Au 9ème siècle l'impératrice Gudit (Judith) s'impose. Elle était anti-chrétienne et peut-être juive car elle venait du centre de l'Ethiopie où se trouvaient des communautés juives. (En Ethiopie il y avait des rois et le " roi des rois " était nommé). Cette impératrice a mis l'Ethiopie à feu et à sang, elle a brûlé des manuscrits chrétiens. Finalement un autre roi l'a renversée.
La paupérisation du Tigré.
La surexploitation des forêts a appauvri le sol et les populations. A cette époque une population du centre : les Zagwés prend le pouvoir et le porte dans leur nouvelle capitale Roha qu'ils nommeront Lalibela.

2.6.2 Lalibela 1190-1225

Lalibela roi de la dynastie des Zagwés fit construire des églises monolithiques. Il réorganise l'église (développé dans le prochain cours).

2.6.3 'Amda Seyon (colonne de Sion)

Ce fut un grand conquérant qui repousse les musulmans. L'empire Ethiopien reprend force et vigueur. Les chroniques le célèbrent. Dans le 'Roland furieux " de l'Arioste, 'Amda Seyon apparaît furtivement.

2.6.4 Zar'a Yâ'eqob

Une réforme religieuse importante est entreprise par le roi Zar'a Yâ'eqob (semence de Jacob) (1434-1468) C'est un écrivain qui a beaucoup écrit. Il réforme aussi l'état.

2.6.5 L'émir Gran

C'est une histoire dramatique que celle de l'émir Gran (gragne = le gaucher) qui attaque l'Ethiopie et est près de vaincre l'empire ; il était appuyé par la flotte ottomane qui tenait la Mer Rouge. Il brûle tout ce qu'il trouve de chrétien ; c'est le deuxième autodafé. C'est ainsi qu'il ne reste presque plus de manuscrits anciens et que les plus anciens sont du XVIème siècle. Après l'affaire de Gran, il fallut reconstituer les textes. Gragne fut tué au cours d'un combat contre Claude allié aux Portugais. (Christophe de Gama, fils de Vasco de Gama, chef des Portugais, avait été tué peu de temps auparavant.)

2.6.6 L'empereur Claude

L'empereur Claude règne de 1540 à 1559. Il écrit la confession de Claude où il défend la foi et les usages de son église nationale. En effet à cette époque les Portugais veulent convertir le roi. Mais la défense de l'église nationale est aussi une manière de se défendre contre l'islam. Les musulmans qui étaient nombreux dans le Harar et le long des côtes disaient que les Portugais étaient des étrangers envahisseurs et des infidèles. Il fallait montrer que le christianisme éthiopien était autochtone. En 1558 ou 1559 l'empereur Claude aurait été tué par le Sultan de Harar.
Clande s'installe à Gondar

L'Empereur Théodor II (1855-68) restaure le pourvoir
Joannes 1872-1889
Ménélik II 1889-1913 - victoir contre les Italiens (1/3/1896)



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Mis à jour le : 21/1/2117