HISTOIRE DU PROCHE ORIENT 2004-2005

Egypte 3 - Cours de Mme Nathalie Bosson

Histoire de l’Egypte Copte

DU PAPYRUS AU CODEX

UNE LITTERATURE ORIGINALE

1         Introduction

La littérature copte a un caractère fortement sacré. Aucune expression littéraire copte n’échappe à cette définition, même pas la magie. Les papyrus de textes magiques datent des 6ème au 8ème siècles. La paléographie copte souffre du fait que jamais un document n’a été trouvé en site archéologique, ce qui n’a pas permis de les dater précisément. En dehors des textes littéraires proprement dit, il existe des textes documentaires, juridiques, des textes commerciaux et des textes traitant de la vie quotidienne.

Papyrus Bodge du 7ème siècle : litige de propriété dans la région d’Edfou avec en grosses lettres le protocole pour en faire un document juridique.

Complexité dialectale et de courant de pensée

On compte une quinzaine de groupes dialectaux regroupant plus de 75 expressions différentes. Cette complexité et le foisonnement des courants de pensées de la littérature copte sont loin d’être bien connus. Actuellement seuls 15 à 20% des textes coptes connus, conservés dans les musées et les bibliothèques ont été publiés à ce jour.

1.1        Trois remarques : linguistique, littéraire ?

Remarque linguistique : on entend par « Littérature copte » l’ensemble des textes littéraires écrits en copte et non l’ensemble des textes coptes grecs et arabes écrits dans l’Egypte du monde chrétien copte.

Texte d’Epiphane -Xème siècle - trouvé au Fayoum (et conservé à Londres British library)

La littérature copte est située entre deux littératures :

(1 La littérature égyptienne en langue grecque est à la base de la littérature copte l’influençant sur le contenu et le style sans altérer profondément son caractère égyptien. Cette littérature égyptienne en langue grecque s’est développée au 2ème siècle en milieu chrétien hellénisé à Alexandrie au sein de la Didascalée (instruction, enseignement)

Page du codex de Nag Hamadi n°7 : Leçons de Sylvanos dont certains passages rappellent les déclarations négatives dans les textes de l’Egypte ancienne.

Ces œuvres se sont répandues dans toute l’Egypte par le biais de la classe cultivée hellénisée certaines ont été traduites en Copte à partir du 4ème siècle et bien plus tard en Arabe.

(2 La littérature chrétienne en arabe, à partir du 10ème siècle qui prolonge la littérature copte. Une grande part de la production arabe chrétienne en Egypte consiste en des traductions d’œuvres hagiographiques patristiques ou liturgiques coptes.

Deuxième remarque : Cette littérature est liée étroitement au Christianisme égyptien, car ce qui en a été conservé est un choix partiel. Les milieux ecclésiastiques sont devenus dominants ; ils ont régenté la vie intellectuelle de sorte que les textes ont été soumis à une sorte de censure assez efficace.

(3 C’est dans la langue saïdique, à l’origine dialecte méridional, que la majeure partie des textes a été conservée par suite de la sécheresse du climat, alors qu’au nord la littérature Bohaïrique du delta a presque disparu. Ainsi la littérature en langue saïdique représente 80% des manuscrits qui nous sont parvenus alors que 7% seulement sont en Bohaïrique.

Parchemin du IX provenant d’un monastère de moyenne Egypte et conservé à NY : sermon de st Jean Chrysostome sur les quatre animeaux incorporels.

Le Bohaïrique s’est développé en dernier.

Page de St Luc provenant de la bibliothèque de saint Macaire qui a produit la plupart des manuscrits en Bohaïrique qui nous sont parvenus.

Cette littérature Bohaïrique a surtout existé à l’occasion de traductions faites à partir des textes en Saïdique lorsque s’est reconstitué au 9ème / 10ème siècle la bibliothèque de saint Macaire.

Au 12ème siècle sous l’influence des monastères du Wadi El Natrum, au nord, le Saïdique cède le pas au Bohaïrique comme langue liturgique officielle, et elle l’est encore de nos jours.

On retiendra surtout que l’un des traits marquant de la littérature copte est d’être profondément ancré dans la réalité de la vie quotidienne. Comme en témoigne un passage d’un texte de Shénouté (4/5ème siècle) qui a prétendu avoir des apparitions. Sermon sur Noël. Texte sur les craintes relatives aux inondations du Nil aux mois d’Habib (fin juin) et de Misra (fin juillet)  

Ce phénomène, ce fut au mois d’Habib que je le vis. Je vis de l’eau sous le firmament tandis qu’il y avait des hommes sur la terre qui étaient dans la déploration et dans l’affliction parce que désireux de boire de l’eau. Je vis un homme debout au-dessus de l’eau, radieux comme le soleil, qui ne voulait pas leur en donner. Il me fut montré nombre de fois, tandis que ceux qui sont sur la terre appellent et que celui qui est au-dessus des eaux, garde prise sur elle. Or quand nous atteignîmes le mois de Misra, je vis l’homme libérant l’eau petit à petit ; après quoi je vis une grande exhalaison torride surgissant de l’eau. Elle s’abattit sur les hommes et les bêtes. Je leur dis : quel est ce feu ? Ils me dirent : c’est l’épidémie et la mort. Des gens vinrent à moi ces jours là à propos de leurs bêtes. Peut-être ont-elles été ensorcelées. Je dis non, mais c’est la main de Dieu. Je m’enquis de la vision : qui sont ces gens qui implorent et demandent de l’eau ? Celui qui m’informa de cela dit : ce sont les anges qui exercent le pouvoir sur la terre alors que celui qui est radieux comme le soleil est l’ange des eaux     

 

La première activité littéraire copte a été la traduction de textes sacrés qui a connu une tradition ininterrompue. Il s’agit de textes bibliques dans pratiquement tous les dialectes.

Papyrus Vatican copte 9 fin 4ème siècle : Les petits prophètes – c’est l’attestation la plus ancienne des textes bohaïriques. (en cours de publication par Mme N. B.)

Ces traductions concernent la Bible mais aussi les Apocryphes et les textes patristiques (Parchemin Vat copt 57 fin d’une homélie de st Jean Chrysostome sur la pénitence)

Les témoins coptes sont souvent uniques et fondamentaux pour reconstituer l’original grec. On y trouve aussi des textes hagiographiques voire juridiques, notamment les textes des conciles. Le texte copte du concile de Chalcédoine vient d’être publié (Cahier d’orientalisme) On trouve aussi des textes historiques : Le roman d’Alexandre (fragments) et L’invasion de l’Egypte par Cambyse (texte : 629-639). Le genre historique n’a pas autrement été conservé par les Coptes. Et les livres liturgiques.

2         Les genres littéraires

2.1        Littérature de traduction

A l’origine le copte fut une langue de traduction. Néanmoins certaines de ces traductions sont à considérer comme d’authentiques œuvres littéraires dans la mesure où le traducteur copte ne s’est jamais montré un traducteur servile. Au contraire il s’est toujours efforcé, tout en restant fidèle d’y mettre une empreinte égyptienne. 

La version saïdique de la Bible fut achevée vers 300. On n’en possède pas de texte complet. On ne possède pas non plus de textes complets des autres Bibles.

La littérature copte à proprement parler commence au 4ème siècle avec les traductions de textes bibliques. Dès les années 300, on est sûr que la version saïdique de la Bible est achevée, même si on ne possède aujourd’hui aucune Bible copte complète de cette époque. Même le nouveau testament nous est parvenu sous forme de fragments. Il manque aussi des livres entiers de l’ancien testament comme ceux des petits prophètes.

Page deutéronome : Baudemer 18 Genève du 4ème siècle en onciale biblique. Les onciales bibliques sont inscrites dans des carrés. A partir du 6ème siècle les tailles des lettres deviennent plus variables.

Les traductions sont parfois les seuls témoins conservés.

La version de la Septante égyptienne reste un domaine inexploité et serait importante pour l’étude de la Septante elle-même.

Le matériel sélectionné semble avoir été choisi essentiellement en fonction des intérêts particuliers de la société égyptienne et des groupes monastiques.

2.2        Les œuvres coptes originales – Les textes monastiques

Elles commencent au 4ème siècle et vont se poursuivre jusqu’aux époques tardives. Il s’agit d’œuvres directement écrites en Copte.

2.2.1       Pachôme

Le premier auteur à se détacher est Pachôme (+346) qui inaugure une longue tradition de littérature ecclésiastique et spirituelle mais le plus remarquable est Shénouté, opiniâtre défenseur de la vie monastique et grand défenseur du Christianisme au milieu du 5ème siècle.

2.2.2       Shenouté

Shenoute était très cultivé, il connaissait la langue et la littérature grecque ecclésiastique et classique. Il a promu la littérature copte non seulement par sa prodigieuse production littéraire mais aussi parce qu’il a supervisé, semble t-il, un énorme travail de traduction dans son monastère de haute Egypte (le monastère blanc d’Atripé). Dans ses sermons et ses discours, adressés à différentes communautés monastiques ou à différents personnages de la société qui l’entoure, il déploie toujours une rhétorique vengeresse dans laquelle il distribue des menaces bien plus volontiers que des encouragements ou des bénédictions. Nulle part ailleurs les ressources de la langue copte étaient mieux exploitées ni les réminiscences du paganisme plus largement utilisées dans l’intention évidente de les éradiquer. (Les coptisants auraient tout intérêt à travailler avec des égyptologues pour décrypter ces textes.) Une idée lui tenait à cœur : les mauvais sont mêlés aux bons aussi bien chez les prêtres, les évêques et les moines qui ne sont pas à l’abri de la damnation par leur appartenance à l’église.

Malheur à nous si la parole écrite dit à certains d’entre nous : vous êtes apparus justes aux hommes mais ce qui est à l’intérieur est rempli de souillure, de débauche, de vol, de mensonge, de lutte d’inimitié, de haine, de désobéissance, de fausseté d’hypocrisie et de toutes sortes d’actes illégaux à l’instar des tombes blanchies à la chaux qui sont certes belles à l’intérieur mais remplies à l’intérieur d’ossements de cadavres et de toutes sortes d’impuretés.

Les imprécations sont faites pour faire renoncer aux vieilles traditions. La population se christianise profondément, mais conserve des habitudes de l’ancienne Egypte comme la magie qui est interdite au 2ème siècle par les didascalies. Shenouté n’hésitait pas à sortir de son monastère avec une cohorte de moines pour aller détruire les villages dont la population refusait de renoncer à d’anciennes pratiques. Il a combattu contre les travers des moines dans les monastères d’hommes ou de femmes mais aussi contre les vices chez les grands propriétaires terriens qui ne donnaient pas aux pauvres ce qui leur revenait comme les bas morceaux des bêtes abattues, qui faisaient construire des bains publics par les pauvres sans leur en permettre l’accès. A la lecture des textes de Shenouté on a l’impression d’une société décadente et de monastères licencieux, mais le trait est forcé. Les vices sont des notions très importantes dans la pensé égyptienne. Dans les scalae, ouvrages plus tardifs (voir plus loin) par exemple dans BNF44,  7pages sont consacrées aux vices alors qu’une demi-page concerne les vertus.

2.2.3       Lamentations du moine Kjarour

Les oeuvres du moine Kjarour, moine pacômien dont le style est sibyllin (13 apax) rappellent la littérature pessimiste de l’Egypte ancienne. Le texte : Prophétie de Népherti, a des descriptions apocalyptiques des abus qui rongeaient à son époque l’administration de la maison mère pacômienne de Pbôou. (près d’Akhmim)

Dites une complainte sur Pbôou. L’heure de la bière est passée, les pains ont été portés au marché, c’est à dire l’heure de la bière est le début du monachisme, le marché est la négligence à laquelle nous sommes parvenus. Nous sommes arrivés trop tard pour la bouillie et aussi pour le lait, c’est à dire nous sommes arrivés trop tard pour les biens d’ici bas et pour ceux d’en haut qui sont la bouillie et le lait. Son haut est devenu comme son bas ; son milieu est devenu comme ses extrémités ; le grand est devenu comme le petit, les rues de Pbôou sont devenues telles que les rues d’Akhmîm ; c’est à dire nous avons parlé en criant sur la place publique d’Akhmîm.

(texte plus complet dans « Les Coptes » de Christian Cannuyer page 93)

15/03/2005

Nous n’aborderons pas la liturgie, l’hymnologie, la magie ni la poésie ; mais il est important d’aborder la persistance du goût égyptien pour les apocryphes.

2.3        Les textes apocryphes

Les Coptes ont eu un goût très prononcé pour les Apocryphes, ce qui va générer la rédaction de légendes vétérotestamentaires et néotestamentaires propres à l’Egypte. Notons l’Apocalypse d’Elie ou l’histoire de Joseph le charpentier. (copte 66 BNF)

Dans l’apocryphe « Histoire de Joseph le charpentier » connu également en arabe, les préoccupations sur la mort et les voyages de l’âme après la mort sont caractéristiques de l’ancienne religion égyptienne. Cette apocalypse est demeurée très populaire. Le texte fait mourir Joseph, père nourricier du Christ, juste après l’âge idéal de 110 ans. Ce texte affirme qu’il a été une première fois marié avant d’épouser Marie à 91 ans. Le grand nombre de ces apocryphes écrits en Copte montre combien ils étaient populaires parmi les fidèles d’Egypte, tant la prédilection pour le merveilleux et la tendance à l’ascétisme étaient prisées. Les miracles les plus extraordinaires y sont relatés. (v.g. Jésus ressuscite 14 fois un poulet !) Ce genre était si populaire que la Gnose l’a adopté (bib. de Nag Hamadi non encore toute publié - voir la Pléiade avec l’évangile de Thomas qui y est considéré comme apocryphe, ce que N.B. n’accepte pas.)

2.4        Les textes hagiographiques

Ce goût du merveilleux et du romantique a aussi produit le genre littéraire que sont les textes hagiographiques, particulièrement des actes des martyrs. (H. Hyvernat a publié plusieurs hagiographies, des textes provenant de la bibliothèque vaticane).

Codex hagiographique : St Théodore le Stratelate (Fayum NN IX° - NY) « le général » saint militaire très populaire en Egypte. Le saint est représenté transperçant le démon.

Le motif du saint terrassant le Serpent est un thème issu de l’iconographie de l’Egypte ancienne : Seth transperçant le serpent Apophis.

Saint George terrassant le Dragon.

Ce motif a été repris pour illustrer un texte de Saint Augustin contre le manichéen Fost de Milève. On y voit le saint transperçant l’hérétique de sa crosse d’évêque. (BNF Latin n°2079)

Ces textes hagiographiques sont le produit des grandes persécutions notamment celle de Dioclétien et des luttes de l’église égyptienne comme celles qui ont eu lieu lors du schisme de Chalcédoine. Ce sont les produits d’une littérature populaire où apparaissent de nombreux traits empruntés aux contes égyptiens. On peut leur associer les grandes homélies dédiées aux saints du calendrier copte comme Jean Baptiste, sainte Catherine, Michel archange, (icône du musée copte), les trois hébreux dans la fournaise (Daniel 3), motif fréquent sur les amulettes pour se prémunir contre la fièvre. La plupart de ces récits ont été traduits du grec mais le copte a toujours tendance à renchérir sur l’original. Le traducteur copte n’est pas un traducteur servile.

Ces textes sont loin d’être des documents historiques, leur but est d’édifier le lecteur par l’exemple d’une vie héroïque et l’intervention d’actions éclatantes de Dieu en faveur des saints. Plus les interventions sont nombreuses, plus le récit est édifiant.

Dans ce type de littérature il faut distinguer deux niveaux ; un niveau que l’on peut qualifier de quasi historique, dans la mesure où les récits hagiographiques ressemblent à des actes de procès. D’autres textes sont écrits dans une typologie qui tend à enfler le merveilleux. Le déroulement se passe souvent de la même façon : le martyr est interrogé dans sa région de haute Egypte et il prend un bateau pour se rendre en moyenne Egypte.

Martyre de saint Eusèbe.

Maurien gouverneur de la haute Egypte fit lier les pieds et les mains du saint ; lui fit mettre un collier de force au cou et le fit emporter et jeter dans la cale du bateau. Puis le roi impie donna la lettre à un de ses grands protecteurs qui s’appelait Anatole et fit monter l’équipage sur le bateau et lever l’ancre sans retard. Après un mois de navigation en mer, ils abordèrent au port de la ville de Hines (Hiérapolis du Fayoum).

Comme le saint ne renonce pas à sa foi, on l’envoie à Alexandrie et là commence toute une série de supplices tous les plus épouvantables les uns que les autres. Le martyre ne meurt jamais puisque Dieu ou l’archange Gabriel le protège. Il peut-être bouilli, brûlé, on peut lui verser de la poix, du soufre, de la résine de cèdre dans le corps, il ne meurt que lorsqu’on lui coupe la tête.

En dehors du merveilleux qui peut devenir lassant, de tels récits sont intéressants car totalement ancrés dans la réalité et la vie quotidienne égyptienne. On y trouve une multitude de détails concernant la vie agricole s’agissant de paysans ou de propriétaires. Il est intéressant de noter le contraste entre la rupture avec le paganisme et la remontée inconsciente des anciennes mentalités. Le Copte est un Egyptien qui ne renonce pas aux anciens acquis mais intègre les nouveaux, en particulier le Christianisme.

Quand le martyr est dans sa prison ou en agonie et qu’il voit arriver l’ange de la mort avec sa cohorte de démons et de serviteurs, on a devant les yeux l’image des papyrus du livre des morts ou les peintures des tombes anciennes où l’on voit ces créatures étranges avec des visages effrayants armés de couteaux. Elles poursuivent l’âme jusqu’à ce qu’elle arrive au tribunal divin où siège la grande dévoreuse devant un chaudron. Là elle est reconnue comme juste.

Papyrus provenant de le tombe d’Armine. Cette scène préfigure l’enfer des Chrétiens.

2.5        L’âge d’or de la littérature copte

L’age d’or de la littérature copte se situe entre les 6ème et 7ème siècles.

2.5.1       Le patriarcat de Damien d’Alexandrie (578-607)

Il coïncide avec l’époque la plus intéressante de la littérature copte, époque à laquelle une sorte d’école littéraire florissante se développe dans le sud de l’Egypte. La langue copte a alors atteint sa pleine maturité littéraire. Cependant le monastère de Saint Macaire au Wadi-el-Natrum apparaît lui aussi à cette époque comme un foyer littéraire en relation suivie avec le Sud. Pisenthios de Coptos (568-631) est le fondateur de cette école méridionale.

Pisenthios de Coptos était un moine du monastère de Phoïbamon près de Deir el Bahari, à côté du temple d’Hatchepsout. Il est devenu évêque de Coptos et a été l’animateur de cette école méridionale. Ses archives personnelles se trouvent aujourd’hui au musée du Louvre. Elles ont été publiées fin XIX siècle et sont en cours de re-publication.

2.5.2       Le patriarcat de Benjamin 1er (626-665)

L’Égypte connaît alors l’invasion arabe et c’est le déclin de la littérature copte. Après 650, seules un petit nombre d’œuvres originales coptes ont vu le jour.

2.5.3       VIIIème siècle – Traductions bohaïriques

De nombreuses traductions bohaïriques de textes grecs et saïdiques apparaissent. Cette « bohaïrisation » du patrimoine littéraire copte due aux liens étroits entre le patriarcat et les moines du Wadi-el-Natrun, se poursuit jusqu’au 12ème siècle date à laquelle le bohaïrique devient langue officielle de la liturgie.

2.5.4       Déclin final

Du IX° au XI° plus de productions originales.  Au 14ème siècle dernière production : le Poème du Triadon » en Bohaïrique (environ 1320). Le Copte est une langue morte au 14ème siècle.

2.5.5       Invention du codex

C’est au 4ème siècle que semble être né le « Codex » formé de cahiers reliés plus pratiques que les rouleaux. Les plus anciens codex connus étaient, il y a peu, ceux de la bibliothèque copte de Nag-Hamadi. Ils avaient la forme de portefeuille. (diapo codex7 : déclarations négatives) En 1989 on a retrouvé, dans un cimetière, à El Moudil près de Ben Hasan lors de fouilles clandestines sous la tête d’une petite fille, un psautier complet. C’est le plus ancien connu à ce jour. Il comporte 490 pages en parchemin. Il est reliées en cuir et en bois. L’écriture est en onciale biblique. Il date de la fin du 4ème siècle.

2.5.6       Littérature copto-arabe

Après la conquète arabe (642), le copte a survécu un bref moment dans structure administrative du gouvernement ; mais peu à peu des textes bilingues copte-arabes sur deux colonnes apparaissent. Essentiellement pour le gouvernants arabes qui ne conaissait pas un seul mot de copte. Autre texte bilingue : un Euchologue, livre de prières, sur papier (vat. Copte26).

En 705 l’administration musulmane rend par décret l’arabe seule langue officielle de l’administration et de l’économie. A partir du 10ème siècle la majorité des égyptiens ne connaissent plus le copte. Les lettrés coptes se mettent à écrire en Arabe. Deux siècles plus tard la liturgie elle-même adopte l’arabe. L’apogée de la littérature copto-arabe s’amorce au 12ème siècle et prend fin vers la première moitié du 14ème avec la mise par écrit d’une tradition philologique qui était jusqu’alors orale.

C’est alors la production des Scalae (échelles) . Ce processus vise à sauver ce qui peut encore l’être de la culture copte.

 


Retour à culture
Retour au sommaire du site