Cours «Civilisations du  Proche-Orient »

LA PENINSULE ARABE ANTIQUE

Cours de Mr. François BRON  (2002-3)

1         Introduction

L’histoire de la péninsule sud-arabique n’en est qu’à son début. Contrairement aux grands empires Egyptiens ou mésopotamiens qui l’entoure, l’histoire de l’Arabie n’a été entreprise qu’à la fin du XIX siècle.

Les dimensions de la péninsule sud-arabique sont très importantes sa superficie est de :

                                        2 750 490km².

Sept états :

-                      Arabie Saoudite :          2.150.000km²

-                      Yémen sud et nord :       480.000 km²

-                      Oman :                                           

-                      Emirats arabes unis :                      

-                      Qatar

-                      Koweit

-                      Ile de Barhein

De Gaza à Aden il y a 2500 km

Géographie physique : Le désert arabique s’étend loin vers le nord : Jordanie, Syrie, sud ouest de l’Irak. La délimitation nord est représentée par le croissant fertile

2         Les sources

2.1        Recherche archéologique

La recherche archéologique a commencé dans la deuxième moitié du XX siècle. L’état des recherches est très divers selon les régions. Très avancé dans les petits états du golfe persique :

Koweit : Ile de Fallaka

Emirats arabes unis : beaucoup de missions mais peu de chose à trouver,

Ile de Barhein : (Bahrayn) minuscule mais un grand site archéologique avec une grande nécropole et une ville munie d’un fort important.

Oman : Quelques fouilles d’établissement sur les côtes mais l’intérieur n’a pas ou peu avancé.

Yémen : sites archéologiques de grand intérêt. Fouilles au début des années 50 (us) puis à l’instauration de la république dans les années 70.

Beaucoup de fouilles n’ont pas encore été publiées, celles concernant notamment la civilisation du Yémen.

L’Arabie saoudite est restée fermée aux occidentaux ; les saoudiens eux-mêmes on fait quelques recherche mais peu publiées. A Qaryat al-Faw il y a eu des découvertes importantes mais pas de publication. Il y a actuellement un « réveil ». Il y a des relevés d’inscriptions publiés

2.2        Sources littéraires.

2.2.1       Sources extérieures

Les inscriptions cunéiformes, la Bible, les auteurs classiques, les auteurs arabes. Chacune de ces sources pose des problèmes.

Les textes cunéiformes sont difficiles et longs à déchiffrer, il  y a peu de volontaires pour le faire.

Les textes bibliques posent des problèmes de datation…

Ces deux types de sources ne font que des allusions aux populations du nord de l’Arabie.

2.2.2       Sources classiques

Pour les auteurs grecs ou latins l’Arabie est le bout du monde et les écrits sont souvent légendaires ! Hérodote raconte la récolte de l’encens en rapportant des techniques erronées. Les auteurs citent des auteurs antérieurs. Strabon décrit l’Arabie du sud en narrant l’expédition d’Aelius Gallus (voir note)

2.2.3       Sources arabes

C’est décevant en particulier pour la civilisation pré-islamique Il y a quelques mentions de souverains yéménites. Aucune réalité historique, on trouve des noms de chefs de tribu antérieurs à l’Islam que l’on retrouve sur les inscriptions.

2.2.4       La source directe : L’épigraphie

2.2.4.1     Inscriptions araméennes

Quelques inscriptions araméennes dans l’oasis de Taymâ. C’est un araméen d’Empire.

(Taymâ est au nord ouest de Yatrib en direction de Damas)

2.2.4.2     Inscriptions nabatéennes

A Pétra, dans l’oasis de Hegrâ ; c’est un Araméen d’écriture particulière.

2.2.4.3     Inscriptions sud sémitiques

On trouve l’alphabet sud sémitique dans toute la partie ouest de la péninsule arabique.

Phénomène paradoxal : l’alphabet sud arabique était parfaitement adapté à l’arabe mais la révolution de l’Islam a adopté l’alphabet arabe cursif d’origine mystérieuse. L’alphabet sud arabique comporte 29 caractères. Certaines lettres sont semblables à celle du Phénicien. Mais il faut rechercher l’origine dans la région du nord de la péninsule en tenant compte de l’ordre des lettres de l’alphabet. On sait par un abécédaire trouvé à Ougarit que l’ordre de l’abc était proche du syllabaire éthiopien, radicalement différent de celui des autres écritures alphabétiques. Cet alphabet sud arabique a totalement disparu de l’usage mais est à l’origine du syllabaire éthiopien.

2.2.4.4     Divers types d’inscriptions

-                      Le sud arabique : Inscription du Yémen : (monumentales)

-                      Diverses variétés dans les régions plus nordiques : écritures plus cursives

-                      Oasis du nord à Hismâ : inscritions monumentales

-                      Inscriptions dédaliques : oasis de Dédân : un roi de Dédan est mentionné et des rois de Lihyân al (ulâ

-                      Inscriptions safaïtiques en Syrie au sud-est de Damas et en Jordanie

-                      Inscriptions Tamoudéennes : partie ouest de l’Arabie.

 

Note : Archéologie et Epigraphie sont deux domaines pas toujours cohérents. Ces deux techniques demandent une longue approche et les spécialistes n’ont pas la même formation…

3         Evolution historique

3.1        Epoque des grands empires – Barhein –  Dilmûn - Tylos

A l’époque des grands empires c’est la préhistoire en Arabie. A l’exception de la région de la petite île de Barhein avant poste de la région mésopotamienne. Barhein en arabe signifie les deux mers. Cette île était connue pour ses nombreuses sources d’eau douce. L’île est citée dans les textes sumériens sous le nom de Dilmûn : pays béni des dieux – à cause de l’eau douce et comme relais sur les routes commerciales. Sur la route de Magan  (Oman) pour l’importation du cuivre et d’arbres. Route de Meloura : civilisation de l’Indus d’où venaient des pierres précieuses.

Mythe de Ninhursag : hymne à Dilmûn : le héro du déluge summérien va au paradis terrestre de Cette île a d’abord été connue par ses milliers de tumulus dans un énorme cimetière. Ces tumulus ont été fouillés par le Danois G Bibby puis par les Français : Monique Kervran et Pierre Lombard. Ces fouilles ont établi la chronologie des civilisations qui se sont succédées depuis 3000 avant J.C.

De la première occupation jusqu’à –2200 : atelier de travail du cuivre

A la fin du III millénaire une enceinte monumentale a été édifiée pour la défense d’un fort.

Cette période de prospérité a durée jusqu’à 1800 avant J.C. En Irak de nombreuses tablettes mentionnent Dilmûn

De 1800 à 1500 période de déclin correspondant à la fin de la civilisation de l’Indus et le déclin du sud de l’Irak.

Vers 1500 de nouvelles constructions avec l’arrivée de la dynastie kassique – installation du gouverneur. En 1995 on a trouvé un petit lot de tablettes cunéiformes

Nouvelle période obscure jusqu’à la fin du VIII

Mention dans les anales des rois d’Assyrie (Sargon II)

Sous Assourbanipal l’île devient une province

Sous Nabonide…

A l’époque hellénistique sous le nom de Tylos  l’île de Barhein apparaît dans les textes grecs

Plus tard dans le royaume de Mezène II

Sous l’empire Sassanide : Evêché de Machmoïde (sources syriaques)

3.2        Les Arabes au premier millénaire avant J.C.

Hérodote place l’est du Nil dans le monde arabe

Population de bédouins : élevage et caravanes apparition du chameau. Commerce des aromates de la myrrhe en provenance du Dhofar et du Hadramawt par Nagrân et Mecca jusqu’à Gaza.  (Le Dhofar est à l’est de l’Hadramawt)

Première mention (853 av J.C.) des Arabes dans les annales du roi d’Assyrie Salmanazar III « Douze rois se sont levés contre l’Assyrie (dont Achab) Gindibu’ l’arabe s’est joint avec 1000 chameaux lors de la bataille de Qarqar (voir Supplément au cahiers d’Evangile n°69 tx16)

Les sources cunéiformes ou bibliques mentionnent des tribus du nord (fils d’Ismaël Gen 25-13)

3.2.1       Tribu de Qédar

A l’est de la mer morte cette tribu est mentionnée plusieurs fois. Elle disparaît au IV avant J.C. Cette tribu avait un rôle important – on a trouvé des coupes en argent du V à Tell el Maskhûta : « Qynw br Gsm mlk qdr » inscription en vieil araméen. Le nom de Gsm est fréquent.

3.2.2       Tribu de Thamûd

Cette tribu n’est pas mentionnée dans la Bible. Sargon II se vante d’avoir défait cette tribu

3.2.3       Tribu de Nnebayat

Peut-être ancêtre des Nabatéens

3.2.4       Tribu de Massa

Dans les Proverbes on cite : Le Mouel roi de Massa

3.2.5       Autre tribus

Ibâdid, Marsimani et Haiapa

3.2.6        Les Arabes dans l’histoire des empires mésopotamiens

Textes cunéiformes provenant d’une fouille à Ana sur le cours de l’Euphrate. Un roi de Sukhu : «le roi local a pillé une caravane de 200 chameaux venant du royaume de Saba » (près de Abû Kamal) Milieu du VIII

Zabibê reine des arabes évoquée en 738 et en 733. La reine Samsi qui s’était révolté contre le roi d’Assyrie elle a été battue par Tiglath-Phalasar III et s’est enfuie dans le désert comme « une ânesse sauvage » (sup.CE tx 23)

Sous le règne de Sargon II 722 – 705 mention du tribu de Pirou roi d’Egypte, de Samsi reine des arabes et de It’amara le Sabéen.

Sous le règne de Sennachérib (705 – 681) Une guerre entre l’Assyrie et Babylone. Babylone soutenu par les Arabes qui prennent parti contre les Assyriens. (It’amara le Sabéen qui paie tribu à Sargon en 716 et Karibilu roi de Saba qui fait don de pierres précieuses et d’aromates)

En 690 Azaël Campagne des armées Assyriennes contre Azraël  reine des Arabes (Te el Ronou). Cette compagne conduit les armées Assyriennes assez loin dans le désert où elle conquière l’oasis Dûma Elle capture les statues des divinités arabes et les amène en en Assyrie (les divinités sont énumérées)  Sous ce règne il est fait mention d’un Karibulû roi de Saba qui fait tribu au roi d’Assyrie

Règne d’Asarhaddon roi de Qedar (fils de Sargon) Par les anales nous connaissons une expédition de Sennachérib qui a défait et soumis des arabes il a rapporté les statues des dieux du rois des Arabes. (Dai, Nugai, Ruldaiu, Aribillu, Atarquruma) Asarhaddon affirme avoir rendu les statues dans un geste de clémence.

Iaukfa sous son règne les Arabes apparaissent dans des campagnes contre l’Egypte où ils fournissent la logistique nécessaire pour traverser le désert (671 et en 667 sous Assurbanipal)

Guerre contre Babylone soutenu par Waitep.

Les Arabes sont sollicités par le roi de Babylone

Chute de l’Empire Assyrien remplacé par l’Empire Babylonien

Sous Nabuchodonosor 599-539 campagne contre les Arabes.

Le dernier roi de Babylone : Nabonide qui règne de 556 à 539 Ce roi n’était semble t-il pas de sang royal et qui était originaire de la ville de Aram centre du culte du dieu Sin. Le roi a voulu apporter le culte à Babylone ce qui a entraîné des conflits avec les prêtres du dieu Mardouk. Nabonide quitte la capitale en laissant la régence à son fils Belchazar  et s’établi pendant dix ans dans l’oasis de Tayma au nord du Hijâz où il conquit la région jusqu’à Yathrib (Médine) en tuant le roi de Taymar

Conquête par Cyrus en 539. Les Achéménide citent peu les Arabes sauf pendant la conquête de l’Egypte par Cambyse en 525/522 av J.C.

 

3.2.7       Sources indigènes sur les oasis du nord de la péninsule

3.2.7.1     Tayma

On y trouve des inscriptions araméennes : des stèles funéraires ou des dédicaces aux divinités. Une stèle est une loi relative à l’introduction d’un culte dans l’oasis (Louvre). Question : quelles sont les origines de ces inscriptions araméennes loin des sources de l’Araméen , est-ce en rapport avec le séjour de Nabonid ?

On trouve aussi des inscriptions Tamoudéennes (du nom de la tribu de Tamud) datations très discutées – Un corpus des inscriptions de la région a été publié par un saoudien on y a trouvé l’inscription qu’on attendait : Nbnd mlk Bbl : ce qui confirme le séjour de Nabonid à Tayma. (Ce qui permet d’avoir une datation de ces inscriptions qui sont maintenant dite taymanites.

3.2.7.2     Dedam

Inscription dédanites ou irianites même écritures qui a évolué avec le temps. Datation discutée : entre le milieu du premier millénaire et l’arrivée des Nabatéens au premier siècle de notre ère.

Documentation abondante : 13 rois sont mentionnés. Il reste beaucoup de travail à faire.

Une importante colonie de Minéens a laissé des inscriptions du type sud arabique.

Au premier siècle cette région est passé sous la domination des Nabatéens qui se sont installés dans l’oasis proche de Hegra. Ils ont laissé beaucoup d’inscriptions notamment rupestres. (cf Pétra)

3.2.7.3     Inscription Safaïtiques

Nom tiré de la région du Safa au sud-est de Damas. Ce nom a été donné à la découverte au XIX 1877 par Joseph A.   Paradoxe : on ne trouve pas d’inscriptions safaïtiques à Safa…

On a trouvé 6000 inscriptions en Syrie, 12000 au NE de la Jordanie, des centaines au nord de l’Arabie Saoudite.

Domaine d’étude « désespérant » 90% des généalogies de personnage (onomastique) et des indications diverses.  Peu d’intérêt historique. Mention des guerres contre les Romains mais pas sur le Christianisme ; donc datation avant le 1 ou 2ème siècle

(M. Mac Donald )

3.2.7.4     Inscription Tamoudéennes

Du nord de l’Arabie jusqu’à Nayram . En 1950 une mission Arabo-Belge avec Philby Des milliers d’inscriptions ont été relevées mais non publiées..


4         Les royaumes des derniers siècles avant J.C.

4.1        Les Nabatéens - Pétra

Les nabatéens : civilisation ou état dont le centre se trouve en Jordanie non loin de la mer morte : PETRA.

Voir dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible t.VII (1966) col 886-1017 article de J. Starcky . « Petra et la Nabatène » (Informations complètes et abondantes !)

4.1.1       Origines et sources

Sources : auteurs classiques et inscriptions en langues araméennes.

Les origines sont obscures, il s’agit de tribus de nomades arabes fixés à Pétra après avoir fait fortune dans le commerce de l’encens, la myrre et des aromates provenant de l’Arabie dite heureuse. Des auteurs classiques tardifs comme Diodore de Sicile, Strabon et Flavius Joseph en parlent.

4.1.2       Histoire de la Nabatène

 


 

La première mention de Pétra (h petra : la Roche) et de ses habitants date de 312 avant Jésus Christ. C’est l’époque des guerres entre généraux après la mort d’Alexandre : Antigone, maître d’une grande partie de l’empire d’Alexandre, envoie son général Athéné qui s’empare de Pétra, et fait un butin important mais ses habitants avait fuit avant l’arrivé et massacrèrent les troupes de Athéné sur le chemin du retour.

Pétra conservera son indépendance pendant toute la période hellénistique. Elle joue un rôle important dans les guerres entre Séleucides  et Lagides Au premier siècle avant notre ère les choses évoluent avec l’arrivée des Romains en Orient :


Arétas III

En 64 av.J.C. Pompé crée la province de Syrie . En 63 av.J.C.  il s’était emparé de Jérusalem, et l’année suivante un de ses lieutenants Scaurus parvient jusqu’à Pétra ; Le roi Nabatéen paie tribu (300 talents) pour sauvegarder Pétra. Ces rois nabatéens disposent d’un petit nombre de Patronymes, ils portent tous plus ou moins les même noms. Ce roi porte le nom d’Arétas III. à partir de cette date et durant un siècle le royaume parvient à garder son indépendance sous la bienveillance de Rome

Malichos I  règne de 58 à30 av J.C.

Ce petit royaume nabatéen pris entre d’autres puissances bien plus fortes que lui doit faire attention aux choix politiques. Malichos a mal choisi : en 40 il prend le parti des Parthes contre Rome ! En 31 pendant la guerre entre Octave et Antoine il prend le parti d’Antoine qui perd à Actium ; Ces mauvais choix semblent n’avoir pas eut trop de conséquences…

Obodas III règne de –30 à -8 Sous son règne il y a une expédition d’Auguste contre l’Arabie du sud dirigée par le préfet d’Egypte Aelius Gallus en 25 av J.C (armée de 10000 h dont 1000 nabatéens commandés par Syllaios chargé de guider l’expédition). C’est un événement important pour la connaissance de l’Arabie Cette expédition traverse la mer rouge, descend toute la cote de l’Arabie jusqu’aux murailles de Marîb. Elle est vaincue par la chaleur et le manque d’eau. Elle bat en retraite sur 2000km de désert. Cet échec a été imputé au guide Syllaios mais seule la difficulté de l’entreprise en est la cause. (voir note sur Aelius Gallus)

Arétas IV règne de –8 à +40 c’est l’apogée du royaume nabatéen on entend parler encore de Syllaios qui avait ses entrées auprès d’Auguste ; il accuse Arétas d’avoir empoisonné son prédécesseur Obodas. Arétas se disculpe et Syllaios est décapité à Rome en -6. L’apogée du royaume qui contrôle une bande de terrain allant de Bossra au nord (sud de Damas) jusqu’à Hégra au sud et jusqu’à Douma à l’est. (sites sur lesquels on a trouvé des inscriptions nabatéennes)

Signalons qu’une des filles d’Arétas IV épouse Hérode Antipas roi d’Israël répudiée en + 27 au profit d’Hérodiade.

C’est pendant ce règne que Saint Paul poursuivi par l’ethnarque d’Arétas s’enfuit de Damas

Durant tout le 1er siècle le royaume poursuit son activité 

Malichos II règne de +40 à + 70.

Rabbel II règne de +71 à 106. (à Oboda construction de barrages) en 100 le royaume fut incorporé à la province de Syrie

Le royaume nabatéen est annexé par Trajan et la capitale est transférée à Bosra.

La civilisation nabatéenne se poursuit dans le Raoran (sud de Damas) et à Hegra (Arabie saoudite) jusqu’au milieu du IV siècle de notre ère.

4.1.3       L’écriture nabatéenne

Cette écriture est-elle à l’origine de l’écriture arabe ? Certain penchent plutôt pour une origine syrienne. Voir cours de Le Bastar.

- Les Nabatéens étaient d’origine arabe mais la langue de leurs inscriptions est araméenne. (« Ils adressent une lettre en caractère syriens après l’échec d’Antigone »)

4.1.4       Religion des Nabatéens

La religion des nabatéens nous est connue par les inscriptions qui donnent des listes de dieux. On ne sait pas à quelles mythologies se rattachent ces dieux et ces symboles.

Dusharâ : dieu protégeant la famille royale (dieu de la chaîne de montagne surplombant Pétra.

Les autres dieux sont la plus part d’origine arabe par exemple : Kutba (KTB) dieu scrib, attesté dans les inscriptions dédanites. Quelques déesses : al Oza la forte, al Alaat vénérée à Bosra et Manaat déesse de la destinée : trois déesses mentionnées dans le Coran

 


4.2        Palmyre

Au nord du désert Syro-arabique.

4.2.1       Histoire de Palmyre

L’histoire de Palmyre est un chapitre de l’histoire de l’empire romain ; bien que cette ville exista au paravant sous le nom de Tadmore (zamara = le poste de garde). C’est une oasis sur une route allant de l’Euphrate à la Méditerranée ; route plus courte que celle passant par Alep.

Cette Oasis a été habitée dès le II millénaire avant notre ère. Première mention sur une tablette de Kultepe en Cappadoce du début du deuxième millénaire avant notre ère mentionnant colonie de marchands en Anatolie et un personnage Tadmoréen. Dans les archives de Mari au XIX  deux lettres en cunéiformes. Au XI Téglat-Phalasar chasse de Palmyre les Araméens qui s’étaient substitués aux Amorhéens. Dans la Bible on trouve ‘Tamar au désert’ identifiée avec Tadmor …

A la fin du I millénaire Palmyre fait partie de l’empire Séleucide dans les inscriptions de Palmyre la datation est Séleucide

La plus ancienne inscription qui nous soit parvenue date de 44 avant notre ère.

En - 41 Antoine qui a besoin d’argent envoie ses cavaliers piller la ville de Palmyre.

Aux alentours du premier siècle la ville a été annexée à l’Empire : une base de statue porte une dédicace à  Tibère drusus et Germanicus mort au début du premier siècle

Au I et II siècles Palmyre fait parti de l’empire romain Tibère y rend une visite en +129 et confère à Palmyre le statut de ville libre.

Au III siècle Palmyre est pris dans des conflits qui la dépasse ce qui entraînera sa fin. L’événement est la chute de la dynastie Arzaside des Parthes qui est renversé par Ardachi

L’empereur Valérien est capturé.

En 251 Septimius Hairân est exarque de Palmyre

En 258 son fils ou son frère, un noble Palmyréen du nom de Odeinat (Rech Tadmor = Chef des Palmyréen) Exarque des Palmyréens. Il reste fidèle à l’empire romain et après la capture de l’empereur il en soutien le fils Gallien. Il fait campagne contre Sapor (chapour)  qu’il repousse en Mésopotamie dans sa capitale Ktésifon. Il y a des inscriptions qui le nome roi des rois, restaurateur de l’orient mais quelques années ensuite (267/268 il est assassiné avec son fils dans des conditions obscures (Gallien jaloux ?)

Zénobie - En seconde noce, Odeinat avait pris comme épouse Zénobie qui avait un fils Wahballât  (assassinat pour assurer le trône à Wahballât ?)

Wahballât  succède à Odeinat ; sa mère Zénobie est régente et continue la politique de son mari en l’amplifiant : elle s’empare de l’Egypte et de la Syrie ; elle fait une incursion en Asie mineure. En cette période ou l’empire romain est instable elle s’imagine devenir impératrice :

En 271 elle prend le titre d’Augusta et donne à son fils le titre d’Auguste. Mais en 270 un nouvel empereur était monté sur le trône : Aurélien qui regroupe ses armées et reconquière l’empire. Les Troupes de Palmyre sont défaites à Emèse et Palmyre est prise en août 272. Zénobie s’enfuie et est rattrapée sur l’Euphrate. Elle figure dans le triomphe d’Aurélien. (elle aurait terminé ses jours à Tivoli ?)

C’est la fin du rôle politique de Palmyre et la fin des inscriptions palmyréennes. La vie à Palmyre continue encore. Un camp militaire est attribué à Dioclétien qui fait de Palmyre un élément du limes face aux Perses. Sous Byzance Justinien fait construire une muraille.

4.2.2       Religion des Palmyréens

Palmyre se trouvant à la limite des Araméens et des Arabes, à mi-chemin de la Mésopotamie et du pays de Canaan, subit l’influence de diverses religions. On a dénombré une soixantaine de dieux.

Le grand dieu de Palmyre : Bêl. Ce nom est inscrit dans le grand temple. Ce nom est à rapprocher de Baal dieu des Phéniciens. Bêl est une forme akkadienne de Bôl divinité de Babylone. Bol apparaît dans l’onomastique et dans les noms composés de divinité, comme les noms de la triade : Aglibôl dieu taureau et dieu lunaire à la foi il est représenté avec des cornes (yerah );

Yarhibôl dieu solaire (alors que le début du nom signifie lune en hébreu !) il est aussi protecteur des sources.

Hachtart divinité féminine

Malakbêl : messager de Bêl

Second dieu suprême : Baalshamîn nom d’origine plus occidental. Baal des cieux : divinité importée par une tribu les bené hazin. Il porte plusieurs épithètes comme ‘marè alma’ Seigneur du monde et aussi une épithète double ‘ taba wa rakmana : bon et miséricordieux. Rakmana dans le Yémen préislamique lorsque le polythéisme disparaît le dieu unique porte l’épithète Rakmana : miséricordieux (à partir du IV siècle de notre ère).

Artsou correspondant à l’arabe ‘rudda’

La déesse : Alaat,  (de la triade mentionnée dans le coran)

Chams : le dieu soleil

 


 

4.3        Yémen pré-islamique

Parent pauvre des études sur le proche orient ancien : le Yémen est le bout du monde. C’était un pays inaccessible jusqu’à il y a quelques années alors que c’est une civilisation qui aurait le mérite d’être étudiée sur le même pied, non que l’Egypte ou la Mésopotamie, mais que les cités phéniciennes ou les états araméennes. Cette civilisation avait atteint le même degré développement on le voit par les monuments que l’on dégage ; son épigraphie est très importante.

4.3.1       Cadre géographique

L’extrémité de la péninsule arabique est très différente de la partie désertique centrale : c’est une région extrêmement variée on peut distinguer au moins quatre régions différentes :

1 la plaine de la mer rouge la Tihâma région rappelant l’Afrique par son climat et sa population

2 en retrait : une chaîne de montagne qui descend le long de la mer Rouge, montagne très abrupte du côté de la mer Rouge,  aux abord de la capitale Sana elles culminent à 3600 mètres. A l’est elles redescendent d’une manière plus douce constituant des plateaux élevés :

3 Des hauts plateaux élevés Sana est à 2400 mètres constituant le centre du Yémen du nord :

4 Région du Jawf. Des hautes vallées descendent des hauts plateaux vers un petit désert intérieur Rub’Al-Khâli « désert des deux lionnes » qui au moyen age s’appelait désert de San’â.

Alors d’une manière surprenante la civilisation sud arabique a pris naissance dans ces vallées intérieures alors que la Tihâma n’a pris aucun rôle dans cette civilisation.

Cette chaîne de montagne située en bordure de mer arrête les pluies rendant la région très verdoyante alors que coté intérieure le climat est plus désertique l’irrigation jouant un rôle essentiel.

 

Sur le plan politique on distingue quatre régions :

1 Royaume Minéen : le Gawf (Djof),  wadi le plus au nord vallée très large ; capitale : Ma’in  (Qarnaw) « Les Minéens, en partie sédentaires et en partie nomades, s’étaient spécialisés dans le commerce caravanier et avaient organisé un vaste réseau de comptoirs en Arabie, en Egypte et au Proche-Orient. Les inscriptions minéennes trouvées hors d’Arabie montrent que les minéens étaient particulièrement actifs en Méditerranées orientale à l’époque hellénistique. Les Minéens sont les seuls à n’avoir jamais eu de mukarrib c’est à dire de souverain prétendant à l’hégémonie en Arabie du sud»

2 Royaume de Saba capitale Ma’rib sur le wadi bana  partie du royaume de  Qataban  capitale Timna

3 Royaume de Awsân sur la wadi  qui a joué un rôle

4 Royaume de Hadramawt, capitale Sabwa

Ces capitales sont au débouché des wadi en bordure du désert central. Ces  états apparaissent dans la première moitié du Premier millénaire avant notre ère. 

Un autre état s’affirme au premier millénaire de notre ère et qui conquiert tout les autres : Himyar dont le centre est Zafar (Du Raydan); (entre Sana et Aden). Cet état est sur les hauts plateaux (2000metres).

4.3.2       Découverte par l’Europe de ce pays exotique

Dans l’antiquité la seule expédition qui soit allé au sud arabique c’est celle d’Aelius Gallus ; elle s’est soldée par un échec retentissant. (Voir les anti-mémoires de Malraux).

Le premier contact de l’époque moderne  des grandes découvertes : celui d’un Jésuite portugais qui faisait voile vers les indes et qui fait naufrage en 1589 sur les cotes d’Oman,  il est fait prisonnier. Il est amené vers le gouverneur turc à Sana. Il traverse l’Hadramawt, il passe à coté de Ma’rib où il voit des constructions étonnantes avec des inscriptions inconnues.

Au XVIII ( 1762-1764) une expédition danoise (scientifique) dirigée par Nibour explore le Yémen dans le but d’étudier les sciences naturelles mais aussi avec un intérêt pour les monuments archéologiques. Les membres de l’expédition sont décimés par le climat ; K Nibour est le seul rescapé des 5 européens. Il vit une seule inscription qu’il ne copia pas (trop malade)

Ulrik Seetzen en 1810 recueille quelques inscriptions qu’il envoie en Europe. Il meurt au Yémen.

En 1834 des officiers d’un navire anglais débarquent sur la cote du Yémen et découvrent une grande inscription rupestre (forteresse du corbeau) Bir’(Ali  Ils copient l’inscription et c’est d’après ce texte que les premiers essais de déchiffrement sont fait par des allemands 1841-1842).

1843 Voyage du Français Arnaud à Ma’rib. Il était pharmacien dans les troupes turques à Sana. Il visite Marib et Sirwâh ou il copie une soixantaine d’inscriptions dans des circonstances pénibles. Elles sont publiées dans le journal asiatique en 1845 par Fulgence Freynel consul de France à Djeda.

1869-1870 Voyage au Yémen de Joseph Alévi savant d’origine juive turque établi à Paris qui s’intéressait aux juifs d’orient fait un voyage au Yémen en se présentant comme un juif désirant visiter les communautés juives du Yémen. Voyage à partir de Sana visite le Jof  remonte au nord jusqu’à Nâgram redescend sur Marib ramène 685 copies d’inscriptions. On saura plus tard qu’en fait il s’est fait accompagner par un juif de Sana (Abchus) qu’il envoyait sur les ruines recopier les inscriptions (récit de Abchuss de ce voyage) Les copies de Alévi sont très soignées ; alors que Abchuss coupe les grandes lignes en petites …

Suite de l’histoire de la recherche sud arabique mercredi 4 décembre 2002

Voyages de Edouard Glazer : Il fait quatre voyages entre 1882 et 1894 et ramène des centaines d’inscriptions (près de 2000). Comme il constate que les copies sont difficiles à réaliser il inaugure la méthode de l’estampage : feuille de papier mouillé appliqué sur les reliefs de l’inscription pour en emprunter la forme. Comme la plus grande partie des inscriptions sont inaccessibles aux Européens il enseigne aux bédouins à faire ces estampages.

A la fin du XIX siècle (1891 – 1899) grande expédition menée par l’Académie des sciences de Vienne qui explore le Yémen du sud. Elle étudie les inscriptions, l’archéologie et aussi les langues sud arabiques modernes parlées uniquement par quelques dizaines de villages. (Frontière du Yémen et d’Oman, Ile de Socotra. (place à part dans les langues sémitiques)

Jusqu’en 1950 les études sud arabiques vivent de l’exploitation de ces inscriptions relevées au XIX siècle.

Après la chute de l’empire ottoman, le Yémen s’est complètement fermé à l’exploration.

En 1927 petite fouille d’un temple au nord de Sana

En 1938 Trois dames anglaises fouillent un petit temple dans l’Hadramaout (monuments très modestes…

Au début des années 50 : premières fouilles d’importances au Yémen. Expédition par un américain de formation paléontologue : Wendal Philips. Il réussi à rassembler des moyens financiers considérables. Il crée l’American foundation of Studiens of man. Il commence des fouilles dans le Wadi del , dans la capitale,  dans une nécropole. Deux campagnes de fouilles puis il entreprend des fouilles à Marib où il dégage le grand temple d’Almaka (maram bi iss)

Ses relations avec les habitants de Mar’ib se dégradent ( pb de diplomatie…) et le séjour doit être interrompu début 1950 et les participants s’enfuient en laissant une grande partie de leur matériel (cf livre : Qataban and Sheba ) Cette expédition a marqué une étape dans les études  car les archéologues ont découvert dans le temple une quantité importante de dédicaces vouées à la divinité pour la remercier de ses faveurs et c’est l’occasion pour les auteurs de ces dédicaces d’évoquer les campagnes militaires auxquels ils ont pris part et des succès remportés sur les royaumes voisins cela constitue une mine importante d’informations historiques pour les premiers siècle de notre ère (abandon du temple à la fin du IV). Le Yémen du nord s’est alors refermé jusqu’au coup d’état de 1962 puis la révolution monarchique jusqu’en 1969 date à laquelle les recherches ont pu officiellement reprendre…mais les wadi sont encore sous le contrôle des tribus.

Des explorations

1969 – 70 : Missions italiennes puis allemandes et russes,..dans la région au sud de Sana. Française avec Melle Jacqueline Pirenne et celle de Robin.

1970 quelques fouilles : Schaboua fouillé par Melle Pirenne continué par Fr Breton. Ces fouilles continuent encore aujourd’hui. Cette mission a eut d’intéressants résultats sur le plan archéologique mais peu de découvertes épigraphiques.

JF Breton a fouillé dans le djauf un temple sur le site d’assaouda dans les wadi qui descendent vers le désert il ne reste plus de vestige excepté des enceintes fortifiées car le reste est enfoui sous des mètres de sables qui recouvrent des habitations presque complètement conservées.

Les Italiens dans les années 80 à Baraquich (Alexendro de Mengret) (actuellement à Tarna)

Mission russe …Chr Robin a obtenu que les Russes publient les inscriptions.

Installés en permanence au Yémen (Sana) les Allemands dans la région de Marib

Au total trois temples importants ont été fouillés mais peu de choses ont été communiqués mais pas de publications.

Depuis quatre ans la fondation américaine a recommencé à travailler sur le temple.

On compte actuellement 10000 inscriptions publiées et quelques milliers en cours.

4.3.3       Chronologie

Le classement des textes

Le Yémen sorte de bout du monde manque de point d’ancrage avec le monde extérieur les seuls : au début du VI après J.C. des évènements sont rapportés par les Byzantins. Pour les périodes précédentes il est difficile de préciser la chronologie. Diverses méthodes sont utilisées pour préciser une chronologie relative.

4.3.3.1     Etude de la paléographie : étude de l’évolution de l’écriture

A la vue des inscriptions on peut déjà dégager des points important de l’évolution de l’écriture. Des stades de cette évolution peuvent être définis :

Stade archaïque où les formes et les proportions des lettres ne sont pas encore fixées. Certaine forme de lettre disparaissent par la suite. C’est une écriture qui cherche sa forme canonique.

Stade classique l’écriture a trouvé ses proportions, les lettres sont géométriques, la plus-part des lettres peuvent s’inscrire dans un rectangle vertical avec très souvent un ou deux axes de symétrie. La forme est austère, à première vue cela rappelle l’aspect général des inscriptions monumentales grecques

Evolution du style d’écriture : Cette écriture évolue peu à peu en perdant l’aspect austère les formes s’adoucissent apparaissent des adoucissements les angles droits deviennent aigus d’autres courbes. Des courbes deviennent sinueuses l’écriture perd sa raideur. L’évolution se poursuit jusqu’à un stade Baroque à la fin de la civilisation sud Arabique.

Stade Baroque : On trouve un style enjolivé avec des ornements. La sculpture est en relief de type « champs levé ». La lecture en est parfois plus difficile alors que la lecture des styles précédents n’offre aucune difficulté.

Cela donne quatre stades pour une période s’étendant sur quatorze siècles ! Et donc une datation peu précise.

Note : Les Sabéens écrivent dans une écriture qui est commune à tous les peuples de l’Arabie méridionale, Qatabanites, Hadramwtiques Himyarites, petits royaumes du Jawf ou Arabes du Jawfde Najran et de Quryat al-Faw. En Arabie, avant l’islam, on écrivait avec un alphabet qui comptait, selon les régions de 27 à 29 consonnes.

-         h l h m q w s r b t s k n h s s f  a ( d g d g t z d y t z

-         h l h m q w s r b t s k n h s s f a) ( d g d g t z d y t z

 

4.3.3.2     Mention des souverains - titulatures

Les mentions de souverains dans les inscriptions et en particulier l’évolution des titulatures très utiles surtout pour le royaume de Shaba.

 

4.3.3.2.1   Titulatures

A l’époque la plus ancienne les souverains sabéens portent un titre particulier : ils sont dits mouquarib de Saba : Krb’l . Une quantité importante de rois sabéens ont porté ce titre et ensuite ce titre disparaît au profit de MLK malik : roi

Il y a des rois de Shaba, puis des rois de Shaba et de Seidam,  et aux époque plus récentes des rois de Shaba voureidan hadramaout et Yamanat et enfin on ajoute enfin « et leurs arabes de Tiamodum et Tiamat . Cela donne des indications donnent des indications de périodes sur les inscriptions à condition qu’il y ait mention de rois. Mais ces périodes sont très longues et il est difficile de préciser des dates.

4.3.3.2.2   Nom des souverains et leur généalogie

Les rois prenaient leurs noms dans une liste de six et avec un nombre d’adjectifs de quatre. Quant aux généalogies elles ne portent que sur deux ou trois générations avec des noms revenants souvent. Pour le royaume de Shaba seule la période du début de notre ère est déterminée.

4.3.3.3     Chronologie absolue

On est à la recherche de points d’ancrage entre la chronologie avec l’extérieur. Il n’y a que très peu de références utiles.

4.3.3.3.1   L’expédition de Aelius Gallus

L’expédition d’Aelius Gallus n’est mentionnée dans aucune inscription sud arabique. Les récits des auteurs classiques mentionnent que la ville de Mariabad (Marib) a été défendue par un roi Tilasaros On croyait que c’était Dilicharar connu par un certain nombre d’inscriptions mais ce roi ne date pas d’Aelius Gallus mais du III de notre ère.

4.3.3.3.2   Synchronisme assyrien

 Dans les annales de Sargon II (715-716), il est question de Ita’amra le Sabéen  (Yt’mr) nom porté par les rois de Shaba à l’époque archaïque sous les Mukarib. Un peu plus tard sous Sennachérib vers 680 av mention des dons apportés par Karibilu roi de Shaba. C’est Krb’l  mais il y a un certain nombre de rois sabéens à avoir porté ce nom.

4.3.3.3.3   Controverses sur la chronologie

Dans les années 1950 à 1990 une théorie lancée par Melle Pirenne tendant à abaisser de plusieurs siècles la chronologie (par comparaison des inscriptions sud arabiques avec les inscriptions grecques). Un mukarib, Karibil watar fils de Waramali fait une inscription à Siruar  (Sirwâh) grande ville de Shaba. Cette inscription est très importante du point de vue historique, ce Karibil pourrait être le Karibilu des inscriptions assyriennes. Mais Pirenne a voulu abaisser cette inscription au V et ne pouvait être reliée à l’inscription assyrienne. Cette théorie qui a tenu 30 ans (sauf pour les Allemands) permettait de combler les données lacunaires des informations sur le royaume de Shaba. Actuellement après les fouilles archéologiques on se rend compte que les inscriptions les plus anciennes correspondent aux allusions assyriennes. Argument accepté mais sans preuves…

4.3.3.3.4   La question des ères

Certaines inscriptions relativement récentes portent des dates allant de 144 à 649 d’une ère. A quoi correspondait cette ère ? La première inscription relevée par des officiers anglais porte la date de 640 elle mentionne d’envoie de troupes éthiopiennes et le meurtre du roi de ‘imyar Ces évènements sont connus par des documents byzantins et Syriaques datés de 525 de notre ère. J. Alevi a fait le calcul : début de cette ère : 115 avant J.C. En étudiant d’un peu plus près on trouve des discordances qui ont amené à définir trois ères dont l’écart est de quelques années. (de 109 à 118). L’ère Himarite : 110 av J.C. Une deuxième datation permet de définir une autre ère plus locale : des inscriptions rupestres sur le site d’al mi’sal  (W’sf’) au sud des hauts plateaux. De très longues inscriptions perchées sur un piton rocheux relevées par téléobjectifs par Robin et J Riqueman. Sur l’une des inscriptions une double datations donne une correspondance entre ces deux modes de datation : Himarite et l’autre commencant en 74 après. Une troisième ère semble commencer en 30 +/- 10 av J.C. Ces datations étaient utilisées par les populations du sud des plateaux Yéménites d’abord occupé par Qataban puis libérées.

4.3.3.3.5   Le fil des événements.

En se reportant à la grande inscription de Karibil watar fils de Waramali datant du début du VII avant J.C. gravée sur deux blocs de pierres dans un temple de Sirwar résumant le règne et les hauts fait de ce roi. Y figure le récit de huit campagnes militaires de ce roi pour dominer le Yémen ; en particulier contre le royaume de Aousan dans le wadi Marha (au nord de Nisâb) Campagne contre ce royaume qui est anéanti ; et contre le royaume de Nacham dans le nord-ouest de Marib (près de al-Bayda) dans le chauf. Le texte indique que le royaume de Shaba était allié avec le royaume de Qataban dans l’Hadramawt. On se rend compte qu’il y a une histoire antérieure qui nous échappe. L’alliance entre Shaba et Qataban n’a pas durée. Au cours du premier millénaire le royaume de Shaba perd de l’importance le titre de mukarib est remplacé par roi. Le titre de mukarib passer à Qataban montrant la prééminence de Quatabam sur la région. La titulature des mukarib de Quataban indique de plus en plus de tribus (recoupant une notice de Strabon indiquant que le pouvoir de Qatabam allait jusqu’aux détroits.)

4.3.3.3.5.1     Le royaume minéen.

Ce royaume minéen englobait trois sites : Ma’in,  Barakich, Nachaan. Ce royaume a joué un rôle particulier dans le sud arabique il n’était pas conquérant c’était un royaume de marchands caravaniers voués au commerce qui a établi de colonies dans le Hibjaz dans le royaume Lirianite où des inscriptions minéennes montre qu’il y avait des colonies importantes On a trouvé des inscriptions minéennes en Egypte (gravées sur un sarcophage de bois datées de –124 av. J.C.  et même une inscription bilingue minéen-grec sur l’île de Délos, c’est un petit autel cylindrique avec une double dédicace à « Wadd et au dieux de Ma’în à Délos ». Ce royaume pratiquait le commerce lointain. Alors que les autres ne mentionnent pas de commerce. Les inscriptions minéennes mentionnent des dizaines de souverains mais sans possibilité d’établir de chronologie. Ce royaume était le plus au Nord il fut le premier soumis aux pressions des Arabes venants du nord. Ces arabes à partir du II avant J.C. s’infiltrent peu à peu et sont la cause de la disparition du royaume minéens. Lors de l’expédition d’Aelius Galius le royaume minéen semble avoir disparu. La sœur

4.3.3.3.5.2     Le royaume de Hadramaut

Il a joué un rôle important et a eut la suprématie après le Qatabam

L’histoire du premier millénaire est obscure quelques tendances générales

4.3.3.3.6   Histoire des premiers siècles de notre ère

A partir de notre ère les informations sont plus précises.

On voit un phénomène nouveau. Auparavant les royaumes étaient situés dans les wadi se jetant dans le Jawf. A partir de notre ère les tribus des hauts plateaux prennent de l’importance et rivalisent pour s’emparer du pouvoir.

La tribu de Himiar (Zafar à l’ouest de al-Mi’sâl ) dont les débuts sont mystérieux (115 av J.C.) mais les inscriptions les plus anciennes connues sont de +300. A la fin de l’histoire sud arabique c’est cette tribu qui unifie tout le Yémen au détriment de tous les royaumes

4.3.3.3.6.1     Premier siècle

A premier siècle de notre ère  l’inscription de  relate une expédition d’une armée du Hadaramaut contre Shaba dans le Jawf . Les armées du Hadramaout ont l’initiative le royaume de Shaba résiste mais par la suite ce sont les armées sabéennes qui mènent des expéditions contre le hadramaut.

4.3.3.3.6.2     Deuxième siècle

Au deuxième siècle les tribus des hauts plateaux luttent pour s’emparer du royaume de Shaba. Pb de relation entre les deux états de Shaba et de Himiar sont souvent conflictuelles. (Arabisation progressive de la langue dans les inscriptions) Dans la deuxième partie du deuxième siècle disparition de Qataban qui est occupé par le Hadramaout.

4.3.3.3.6.3     Troisième siècle

 Apparition des Abyssins. Le royaume d’Aksum débarquent au Yemen. Au début ils sont alliés au royaume de Saba puis tantôt Himyar tantôt en lutte avec tous le monde ; ils se feront expulser assez rapidement.

Au début du siècle le Royaume de Saba est allié avec le royaume d’Hadramawt l’alliance est scellée par le mariage de la sœur  du roi de Hadramawt  avec le roi de Saba. (Le roi d’Hadramawt : sha’raumAwtar, sa sœur Malikhalak épouse Ilî’azz – dic. col :1138)  Les inscriptions détaillent les événements

Le roi du Hadramawt fait face à une révolte ; son beau-frère accourt à son secours, Bataille en 222 de notre ère. Puis le roi de Saba se retourne contre son beau-frère. …

Le royaume de Hadramawt s’affaibli mais prend l’avantage sur Shaba.

En 253, bataille dont on a deux récits contradictoires

Ver 275 de notre ère le Royaume de Shaba et Hadramawt sont unifiés au profit d’une dynastie Himyarite. Le nouveau roi Hymiarite réalise l’unification du Yémen par l’annexion du Hadramawt.

4.3.3.3.6.4     Quatrième siècle

C’est l’époque de l’expansion du Yémen qui commence à envoyer des expéditions dans le nord du Yémen, dans la péninsule arabique. C’est l’époque où l’on voit apparaître le monothéisme. En 384 la première inscription monothéiste : invocation d’un dieu Harmanan (le miséricordieux) avec l’épithète de seigneur du ciel et de la terre (dic.bib. 1140 auteur Malkîkarib abandon du temple de Maryab) Qu’est ce monothéisme : local, judaïsme, christianisme ? Il y a des inscriptions nettement juives puis vers la fin de la civilisation sabéenne des inscriptions évoquant la trinité…

4.3.3.3.6.5     Cinquième siècle

Expansion du royaume des Himyarites vers le nord

Le judaïsme et le christianisme se répandent dans le Yémen au quatrième et cinquième siècle.

4.3.3.3.6.6     Sixième siècle

Développement des communautés chrétiennes au Yémen en particulier dans le wadi Nagrân. Byzance qui s’intéresse à ces communautés en parle…L’hagiographie des chrétiens de Nagrân aussi bien en syriaque qu’en grec relate les persécutions que subissent les chrétiens et l’appui qu’ils trouvent auprès des Abyssins. Un usurpateur juif Yûsuf en 522 fait un coup d’état contre  la dynastie, provoque délibérément Byzance en persécutant les Grecs, et en s’attaquant aux Abyssins chrétiens, puis en massacrant les chrétiens autochtones. Le massacre de Najrân en 523 a un retentissement considérable dans tout l’Orient. L’incendie de l’église de Zafâr. A l’instigation de Byzance le souverain Ethiopien intervient et vainc Yûsuf qui est remplacé par un roi chrétien puis par un général éthiopien dernier souverain Yéménite. En 570 les Perses s’emparent du Yémen 60 ans avant la conquête islamique

 

(dic.bib.1143 : Quand la Perse conquiert le Yémen dans les années 570, la civilisation sudarabique est définitivement ruinée. Aucun texte important n’est connu après le règne d’Abrahâ ; la dernière inscription datée est de 559-560)

 

ref coranique : reine de Saba : S27 les fourmis v.22/24 et s42 44/45 – s34 rupture de la digue)

 

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