Cours «Civilisations du  Proche-Orient »

HISTOIRE D’ISRAEL

 

1         Introduction

Epistémologie historique – Théologie – Histoire contextuelle

L’histoire d’Israël est la représentation des origines d’Israël (biblique)

Livres référencés dans le cours :

Finkelstein : La bible dévoilée – les nouvelles révélations de l’archéologie. Discussion critique sur la manière dont les Israéliens se représentent leurs origines – malgré les critiques c’est un bon livre

- cahiers de l’Evangile supplément au n°69 : Israël et les nations  textes du Proche-Orient ancien

- cahiers de l’Evangile n° 99 Damien Noël : Les origines d’Israël. Support de ce cours

1.1        Périodes de l’Histoire ancienne d’Israël

Les deux premiers millénaires

1.1.1       Origines d’Israël – deuxième millénaire

C’est une grande nébuleuse pour l’historien même s’il y a un discours important dans la bible. Cette période pose des problèmes spécifiques car la Bible est la seule source et n’a pas un discours unanime. Pour cette période incertaine il faut une approche prudente et « outillée »

1.1.2       Période historique – 1100 -  400

Il y a des textes qui peuvent se discuter, mais il y a des correspondances. On connaît les lieux et les personnages. Inscription de Menerpta – textes babyloniens de la captivité pour la période royale

1.1.3       De l’exil jusqu’à Macchabées

Période qui échappe à l’emprise des historiens. Silence des sources et silence de la bible sur certains événements. C’est la période où se forme le corpus de la bible.

Quelques correspondances avec des documents Perses ou Grecs.

Quelques obscurités planent alors sur Israël : ce n’est plus un état, un pays, mais une ethnie dispersée à travers les empires qui se succèdent

Israël est le seul à parler. A l’intérieur de la Bible on trouve des discordances sur la représentation d’Israël (c’est bon pour l’historien : des lieux différents parlent)

 

Ces trois périodes nous amènent à lire différemment les ouvrages bibliques qui sont à prendre avec une grande prudence sur le plan historique.

1.2        Rapport Histoire et Théologie

Il y a une fracture comme en géologie il y a des «fractures et des points chauds ».

Les rapports entre Raison et Religion sont en conflit. L’histoire d’Israël nous est accessible par un texte confessionnel. Le statut de parole de Dieu non dégagé de sa gangue. Les religieux ont tendance à négliger l’approche critique historique de ce qui est tenu pour parole de Dieu. C’est la peur de la critique qui peut entraîner l’écroulement du Credo. Les Rationalistes risquent de volatiliser une partie du contenu historique.

Le travail historique est souvent court-circuité dans les milieux confessionnels où il est déplacé de mettre en cause toute péricope historique.

Le Credo n’a rien à redouter de l’approche critique, le travail iconoclaste de l’historien ne doit effrayer personne il s’impose pour n’importe quelle recherche sur le passé. L’historien ne défend pas un intérêt. La bible doit être traitée par l’historien comme un document humain.

Les historiens sont corrosifs pour le Credo, mais ceux qui n’admettent pas l’analyse du credo sont tout aussi corrosifs.

2         Représentation des origines d’Israël - Période pré-royale d’Israël

Le passé pré-davidien – « Proto histoire » - « histoire pré-royale »

La Bible se présente comme un discours narratif sur les origines/ Israël raconte ses propres origines – cette littérature est à prendre pour ce qu’elle est. Raconter les origines est une entreprise difficile voir impossible. Un groupe se forme et prend conscience de son identité. Un élément de cette conscience identitaire est l’histoire de son origine qui lui permet de se situer dans un contexte, un monde qu’il connaît par ailleurs. C’est forcément légendaire.

Israël n’est pas le seul à produire une histoire de ses origines. On trouve cela aussi en Grèce et ailleurs

2.1        Abraham

Dans le chapitre 12 de la Genèse Abraham entre en scène ; c’est un mésopotamien qui vient d’Ur en Chaldée puis monte à Aram  …puis s’installe.

Qui est Abraham ? D’abord il s’appelle Abram et devient Abraham à partir du chapitre 17 lorsque Dieu fait alliance avec lui. Il reçoit un nom plus israélite. Abraham est représenté comme l’objet du récit, du discours mais l’historien ne le considère pas comme un objet de mémoire. Abraham est une figure : le premier yawiste israélite : c’est une nécessité logique. Israël dit que l’ancêtre était un homme comme les autres. Le moteur du récit est confessionnel, ce n’est pas de la mémoire historique. Abraham est en tête de la généalogie parce qu’il est un patriarche de la région d’Hébron, car Hébron est la ville de David. Abraham est en tête de liste de la généalogie d’Israël mais il est l’ancêtre de bien d’autres nations. Le véritable patriarche d’Israël c’est Jacob : il n’est l’ancêtre  que des Israélites.

2.2        Conflit de deux origines patriarcales, Abraham et Jacob

Abraham et Jacob sont deux patriarches origines d’Israël. Le petit Israël en 12 tribus est englobé dans un ensemble de peuples. Complexité – la Bible échappe à la simplification, d’où la dualité de la représentation des origines.

2.3        Discours patriarcales et discours mosaïque.

Ce sont deux blocs difficiles à relier l’un à l’autre. Le début de l’exode est une nouvelle histoire des origines avec des difficultés pour lier les deux.

Argument

Parallèle entre la fin de la Genèse ch 49 et la fin de Deutéronome. Ch 33

-           Genèse 49 Jacob bénit ses fils – Deutéronome 33 Moïse bénit les 12 tributs d’Israël

-           Genèse 50 funérailles de Jacob – Deutéronome 24 Mort de Moïse

Parallélisme non fortuit – le Pentateuque n’est pas homogène

Dans le Pentateuque on identifie trois livres bien constitués : la Genèse, le Lévitique et le Deutéronome. Et le reste est dilué dans les Nombres et l’Exode.

On peut aussi distinguer deux parties dans le Pentateuque : La Genèse et le reste…

2.3.1       La critique d’Osée (12)

Dans le chapitre 12 d’Osée (retouché) le prophète critique Israël en l’appelant Jacob. Dans sa critique le prophète personnalise Israël en Jacob présenté comme un homme peu recommandable. Il faut arrêter de se référer à Jacob, mais se rappeler qu’Israël a été délivré d’Egypte par Dieu par l’intermédiaire de son prophète Moïse. L’identité d’Israël n’est pas seulement la généalogie mais la sortie d’Egypte sous l’inspiration de Dieu.

Tradition mosaïque :             yahwisme

Tradition patriarcale :            n’est yahwiste que par lifting : histoire peu édifiante.

Le discours patriarcal a une composante historico-politique bien plus importante que dans le discours mosaïque. Le Mosaïsme est une refondation après l’exil.  Le Yahwisme est refondé en Judaïsme

La grande refonte post-exilique a gardé des éléments antérieurs 

Il n’y a pas eu perte complète des éléments antérieurs à l’exil. La métamorphose de fin VI début V n’est possible que parce qu’il y  a une tradition assez forte que l’on peut invoquer pour subsister. Si on rejette la tradition pré-exilique on ne comprend plus rien au Judaïsme. 

2.3.2       Le nom de MOISE

Le nom de « Moïse » est un mot Egyptien : MSS : engendrer. Dans les noms de rois il y a RA-MSS Dieu a engendré. Dans la bile Ra est censuré il reste MSS  hébraïsé en Mosché – jeu de mot hvm  vocalisé en participe actif : tirant des eaux et non tiré de l’eau.

2.4        La géographie commande l’histoire

Pour que des entités humaines puissent se constituer, il faut qu’elles soient physiquement possibles.

-          de l’eau en permanence

-          de l’espace cultivable et habitable.

Au proche orient trois espaces principaux répondent à ces critères :

-          la Mésopotamie avec le Tigre et l’Euphrate (Assyrie)

-          l’Egypte avec le Nil

-          l’Anatolie avec le fleuve Halys (civilisation hittite)

Ces trois « moteurs principaux » : Mésopotamie, Egypte, Anatolie sont en conflits au deuxième millénaire. A partir de 1300 l’Anatolie s’effondre avec la disparition du royaume hittite. Les deux pôles de l’histoire alors sont l’Assyrie et l’Egypte, il y a apparition de petits états entre ces deux zones.

-          Araméen : Amman, Moab, Edom

-          Juda, Israël

Etats possibles car alors l’Assyrie et l’Egypte connaissent une baisse de puissance. Les Phéniciens établissent un autre type de puissance : la mer. Ils savent qu’ils sont dans une zone dangereuse et coincée entre la montagne et la mer.

2.5        Deux points de recherche : le mot Hébreu, le nombre 12

2.5.1       Le mot Hébreu – APIRU -  Habiru  -  IBRI

Dans les documents du proche orient ancien on trouve deux désignations : Apiru et Rabiru (ou habiru) vocables à rapprocher de Ibri : Hébreux. Cette réalité humaine a intriqué les chercheurs. On a désolidarisé Hébreux et Israélites. Les données égyptiennes sont connues par les lettres de Tell el Amarna (XIVsiècle) (cf. cahier de l’Evangile supp n°69 page 23 et suivantes voir textes a, e, g, h,  ) On sait par cette correspondance que les APIRU existent en Canaan. Grâce à cette documentation on peut faire des rapprochements avec un idéogramme des textes mésopotamiens : SA.GAZ toute population non contrôlée représentant une menace. Les textes de Mari signalent les Apirus. Mot mis en rapport avec le mot sa-gaz dès le XIX . Les textes d’ALALAH (en Syrie) indiquent que Sa-gaz = Apiru. Cette désignation est internationale. Cette documentation sur les Apirus montre que cette catégorie de population se retrouve dans des familles de peuples différents : Sémites ou Indo-européens. C’est une désignation de type social. Dans le territoire d’Ougarit à Ralbi (Alep) un quartier est appelé Ralbi Sa-gaz ou Ralbi apirum (le quartier apiru de Ralbi). Chez les Hittites on trouve des villes d »Apiru.

2.5.1.1     Identification des Apirus : approches : linguistique et socio-économique

2.5.1.1.1   Approche linguistique

La Bible met en rapport le mot Hébreux avec la racine (br  rb(  = traverser

Dans la Genèse ch 10 v21 : Eber est l’ancêtre éponyme des Hébreux

.l/dG:h'  tp,y< yjia} rb,[eAynEB]AlK; ybia} aWhAµG" dL'yU µvel]W. 21

21 - Une descendance naquit également à Sem, l'ancêtre de tous les fils de Éber et le frère aîné de Japhet.

 

Le problème étymologique de ce terme n’a pas de solution mais le fait que le terme Apiru soit utilisé dans divers peuples  montre que ce n’est pas une désignation ethnique.

La Bible emploie 34 fois le gentilisme IVRI dans le texte massorétique, c’est peu. (cf cahier 99 page 15)…

2.5.1.1.2   Approche socio-économique

Dans la Genèse et le début de l’Exode on remarque le lien entre le terme Hébreu et le statut d’esclave. Dans la bouche des Egyptiens les autres sont des hébreux. Pour les Egyptiens les hébreux constituent une population globalement distincte et de rang inférieur.

Quelle mémoire y a-t-il là dessous ?

Dans Exode 21 2 le terme « hébreu » est associé à l’esclavage

.µN:ji yvip]j;l' axeyE  t[ibiV]b'W dbo[}y" µynIv; vve yrIb][i db,[, hn<q]ti yKi. 2

2 - Lorsque tu acquerras un esclave hébreu, son service durera six ans, la septième année il s'en ira, libre, sans rien payer. 

Les textes législatifs sont importants pour l’histoire des peuples ; ils renseignent sur l’état des sociétés.

Deutéronome 15 12 a gardé mémoire d’un statut réel des anciens Israélites.

 t[iybiV]h' hn:V;b'W µynIv; vve òdÒb;[}w" hY:rIb][ih; /a yrIb][ih; òyjia; òl] rkeM;yIAyKi

.èM;[ime yvip]j;WNj,L]v'T]

12 - Si ton frère hébreu, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six ans. La septième année tu le renverras libre

Dans 1 Samuel 4 6/9  l’emploi du mot Ivri est précieux, comme dans l’Exode il est placé dans la bouche des ennemis « le camp des Hébreux » Les Hébreux sont asservis aux Philistins qui redoutent un renversement de situation. 1Samuel 13 3/7 révolte des Hébreux contre une civilisation supérieure. (cf la poterie des Philistins plus développée que chez les Israélites.

Les Philistins ont mis l’embargo sur le fer pour empêcher les Apirus d’avoir des armes en fer.

Le terme Hébreu est chargé de mépris chez les Philistins A Samuel 14 11 « qu’est ce que ces Hébreux » - « 11 voilà des Hébreux qui sortent des trous qui les cachaient ».

Ces textes de Samuel éclairent les textes du Pentateuque dans la désignation d’une population inférieure  (d’où le modèle révolutionnaire d’Israël)

Cf Cazelle « Autour de l’Exode : Hébreux article de 1987 pages 67-97 les hébreux ne sont pas des Israélites mais certains ancêtres israélites sont considérés des Hébreux d’où l’idée : Israël devient un peuple choisi à partir de rien par un appel.

2.5.2       Le nombre 12

Le nombre 12 est la clef numérique de la représentation d’Israël (cf Histoire ancienne » de Roland De Vaux). Chaque fois que l’on désigne Israël par le nombre 12 il peut y avoir problème

La Bible représente l’unité du peuple d’Israël par des collectifs à base  duodécimale. Le nom propre d’un groupe peut désigner trois sortes de réalités.

1-                  Système généalogique : ordre des  naissances et identité de la mère femme légitime ou esclave.

2-                  Système tribal : ne sont pris en compte que les groupes ayant une existence différenciée et une attache territoriale propre. (Nombres 1, 5-16 et Nb 13 , 4-15)

3-                  Système territorial

A quoi correspond le chiffre 12 ? Sous David les préfectures étaient dirigées par des chefs de guerre alors que sous Salomon ces préfectures sont dirigées par des agents du fisc qui doivent assurer l’approvisionnement de la maison du roi mois après mois : 12 régions, une par mois lunaire. C’est le régime sous les Perses achéménides décrit par Hérodote 1.192.

Il n’y a pas de modèle unique de 12 : Il n’y a pas toujours 12 et ce ne sont pas toujours les mêmes…

2.5.2.1     Les douze fils de Jacob

Fils de Léa : 1 Ruben. 2 Siméon. 3 Lévi. 4 Juda. 9 Issakar. 10 Zabulon. – une fille : 11 Dina

Fils de Rachel : 12 Joseph. 13 Benjamin.

Fils de Zilpa servante : 7 Gad. 8 Asher.

Fils de Bilha servante : 5 Dan. 6 Nephtali.

2.5.2.2     Le système tribal

Groupe de Léa : Ruben, Siméon, Juda, Issakar, Zabulon (non pris en compte : Lévi car sans territoire

Groupe de Rachel : Ephraïm, Manassé, Benjamin

Groupe des servantes : Dan, Asher, Gad, Nephtali

2.5.2.3     Système territorial

Plusieurs listes mais en général : du nord au sud

A l’est du Jourdain : Dan, Gad, Ruben 

A l’ouest : Asher, Nephtali, Zabulon, Issakar, Manassé, Ephraïm, Benjamin, Juda, Siméon

 

Manassé, Ephraïm et Benjamin représentent le groupe de Joseph « maison de Joseph »

3         Période historique

3.1        Problèmes chronologiques

Voir feuille à part

3.1.1       Difficultés

La chronologie donnée par les chiffes de la Bible est historiquement douteuse. Plusieurs raison :

-          utilisation de chiffres symboliques : 40 ans = 1 génération ; 480 = 12 générations

-          rareté des points de repère absolu : Les notices des règnes ne donnent qu’un synchronisme relatif. Datation interne d’un royaume par rapport à la fin du royaume précédent.

-          Identification incertaine de l’événement daté. (pb des cogérences)

-          Interprétation difficile du comput utilisé : que recouvre exactement une année ?

-          Rapport du rédacteur ou du copiste avec ses sources ou sa Vorlage (texte de la génération précédente) : des contradictions ou divergences.

3.1.2       Repères absolus

Des repères absolus déterminent une chronologie sûre à laquelle on peut raccrocher des événements bibliques.

-          311 : commencement des Séleucides.

-          747 -  311 : Canon de Claude Ptolémée : liste et durée de chaque règne babylonien

-          911 -  648 : Canon des Eponymes : histoire assyrienne

-          853 – bataille de Qarqar à laquelle participe Achab.

-          587 – entrée des babyloniens dans Jérusalem le 29 juillet 587, sac de la ville 25/28 août

-           701 – siège de Jérusalem par Sennachérib.

 

4         Quelques repères historiques

4.1        Stèle de Mérneptah

Victoire du pharaon Merneptah sur les Libyens vers 1220 av. JC

Voir le texte dans « Cahiers de l’Evangile supplément au n°69

Stèles de 28 lignes trouvé à Thèbe

Dans le texte il y a des villes de citées mail pour Israël le déterminatif concerne une population : (un homme une femme et le pluriel .

Dans la cours de la cachette à Karnak des tableaux complètent les informations. Ces tableaux sont relatifs à Merneptah et dans le troisième tableau sont cités des prises de ville (Ascalon). Dans le quatrième tableau il y a la prise de Gézer (Merneptah dompteur de Gezer) il y a aussi des populations

Représentation de char à 6 rayons identiques à ceux de l’époque dans les villes. Les hommes qui les montent sont des Israélites des villes.

Le lieu du choc : entre Egypte et Israël . Progression du contingent Egyptien vers le nord est par   Ascalon Gezer Ganoam villes déjà cité sur la stèle de Séti 1 voir texte n°8

Le territoire cananéen est appelé Retenu avant Séti 1 puis Hurru .

Donnée étonnante de la Bible : elle n’a aucune mémoire de l’occupation de l’Egypte avant le XI avJC

Les eaux de Neftoah Josué 15, 9 – 18, 15  Von Calice pensait que le puits était cité dans le texte de Merneptah (texte n°10 page 35)

Merneptah a rencontré une population dont la mise au pas est un motif de gloire, cette population s’appelant Israël.

 

4.2        Campagne palestinienne de Shishak.

1Rois 14 25 à 28 et 2 Chronique 12, 2 à 13  Voir carte du périple

Reprise en main du glacis asiatique par les Egyptiens pharaon Shésonk

Une documentation égyptienne à Karnak comporte une liste de villes visitées par Shishak en palestine et parmi cette liste de villes figurent en 27ème position  Mequido, or une stèle de Shishak a été découverte en 1936 à Meguido . La réalité historique de la bible est prouvée

1954 Benjamin Mazar a étudié le document. Deux groupes de villes d’où plusieures campagnes (voir carte) Il faut lire de document en boustrophédon…