Chapelle du Christ en Croix

    Sculpteur français d'origine portugaise, né en 1930 à Sétubal (Portugal) et mort accidentellement en 1988 à Moita (Portugal).

     La représentation du Christ en croix telle que nous le voyons ici n'est pas apparue au début du Christianisme, il aura fallu dix siècles pour qu'elle soit admise communément dans l'Eglise. Bien que célébrée dans les textes et les chants (cf. Gal 6, 14 - Irénée Contre les hérésies II 24,4) la croix était considérée comme un scandale qui ne pouvait être représenté.

     Parmi les 11000 inscriptions que Mons Perret a recensé dans les catacombes, aucune ne représentait le Christ en croix ou même la croix nue; seule quelques graffitis satyriques représentaient un âne en croix pour se moquer des Chrétiens. A l'avènement de Constantin en 312, l'édit de Milan institua la croix comme symbole à vénérer. La découverte en 326 de la "vraie croix" par St Hélène donna un élan à la vénération de la relique et à sa représentation.

     Parallèlement l'iconographie privée relatant les événements de la vie du Christ se développait. En 420 un coffret d'ivoire représente la scène de la crucifixion, le Christ entre divers personnages est debout les bras écartés "en croix". Le Christ est le plus souvent représenté en monarque tenant en main un bâton de berger terminé par une croix en son sommet. Le symbole le plus fréquent était le chrisme, association des deux lettres grecques Xi et Ro.

     La production et la vénération des images se développa jusqu'à ce que, face à des abus, l'empereur Léon III déclanche en 730 le premier "iconoclasme". Jusqu'en 784 les images furent détruites et les artistes poursuivis et martyrisés. En 786 le deuxième concile de Nicée rétablit le culte des images; mais en 813 Léon V déclancha le deuxième "Iconoclasme".

     Pendant cette période le seul symbole autorisé et même imposé fut le "chrisme" (Xi+Ro). Ce second "iconoclasme" se termina en 843. La croix était représentée mais le Christ en croix sans doute pas.

     Le plus ancien "Crucifix" c'est à dire la représentation de la Croix avec le Christ souffrant, est celui de Cologne commandé en 965 par l'évêque de cette ville; il est toujours dans la Cathédrale.

     Pour toucher les fidèles en ces périodes du Moyen-Âge, les artistes montrent l’humanité du Christ souffrant. C’est la découverte d’une relation personnelle avec le Christ. Michel-Ange et Dürer en se représentant eux-mêmes sur la croix expriment leurs désirs d’être unis à la passion de Jésus-Christ. Plus près de nous Picasso a fait un Christ qui montre la douleur du monde.

mise à jour le 14/10/2008