Histoire du Signe de Croix
Le signe de croix est un acte par lequel les chrétiens tracent sur eux-mêmes une sorte de croix. Le signe en forme de croix tracé sur le front est un des rites les plus anciens de l’Eglise. Cet acte intervient dans plusieurs circonstances de la vie chrétienne, il a évolué au cours des vingt siècles de la vie de l’Eglise jusqu’à se diversifier selon son utilisation.
Origines
Le signe en forme de croix ou en forme de T sur le front n’est pas un signe spécifiquement chrétien. On le trouve décrit dans l’ancien testament comme dans Ezéchiel 9,4-6 " …marque d’un Tav le front des hommes …" Le Tav de l’ancienne manière d’écrire l’Hébreu ou le Phénicien est une croix (comme le signe x ou +)
Ce signe ne fait pas à l’origine allusion à la forme de l’instrument de supplice ; il est d’abord compris comme un signe de marquage ou de consécration ; comme l’imposition des mains par exemple. Il a été très vite utilisé dans l’administration des sacrements comme pour l’onction de la confirmation. Il est parfois nommé le sceau du baptême.
Premiers siècles.
Dès le début du IIIème siècle sa ressemblance avec la croix du crucifié est notée. Ainsi Origène : " la forme de la lettre Tau présente une ressemblance avec la figure de la croix, ce qui contient une prophétie du signe que les Chrétiens font sur leur front… "
Ce signe appliqué sur le corps a une signification de bénédiction et de consécration, mais il a été aussi compris comme un exorcisme, une arme défensive contre le mal. Cet usage peut être appliqué sur un objet. Principalement appliqué sur le front par le ministre d’un sacrement ou par le Chrétien lui-même, il fut aussi appliqué sur le visage, sur les lèvres, les oreilles et le cœur ; l’opérateur utilise le pouce ou un doigt.
Au IVème siècle on trouve le geste de signer le front, la bouche et le cœur comme on le fait encore de nos jours avant la lecture de l’Evangile.
Le grand Signe de Croix.
Il est possible que la tendance à multiplier sur soi les petits signes de croix ait pu conduire au grand signe de croix. Cette nouvelle manière de faire est attestée au XIIIème siècle.
Utilisation des variantes
Alors que pour faire une onction sur le front, par exemple, on n’utilisait qu’un doigt, l’utilisation de deux ou trois doigts devient symbolique. Les monothélistes n’utilisent qu’un doigt, les orthodoxes deux doigts, puis plus tard trois doigts en signe de la Trinité. Cette manière de signer à trois doigts resta commune à l’Orient et l’Occident au moins jusqu’au XIIIème siècle.
Sens du passage d’une épaule à l’autre.
De nos jours, les occidentaux passent de l’épaule gauche à l’épaule droite alors que les orthodoxes font l’inverse ; mais pendant longtemps les deux façons de faire furent communes avec chacune des interprétations symboliques.
L’évolution au treizième siècle
En occident on abandonna progressivement la pratique des trois doigts pour la main entière ouverte tous les doigts joints en même temps, et le passage de l’épaule gauche à l’épaule droite prévalut.
En Espagne un usage particulier est de baiser le pouce après le signe de croix. En fait on baise la croix formée par le pouce posé sur l’index. Cela rappelle le baiser de la croix du Chapelet, le signe de croix précédant la récitation du Rosaire.
mise à jour le 14/12/2007