concile de Nicée - in : Dictionnaire Philosophique - Voltaire
Première citation:
Le septième concile général, ou second de Nicée, fut assemblé, l’an 787, par Constantin, fils de Léon et d’Irène, pour rétablir l’adoration des images. Il faut savoir que deux conciles de Constantinople, le premier l’an 730, sous l’empereur Léon, et l’autre vingt-quatre ans après, sous Constantin Copronyme, s’étaient avisés de proscrire les images, conformément à la loi mosaïque et à l’usage des premiers siècles du christianisme.
Aussi le décret de Nicée où il est dit que quiconque ne rendra pas aux images des saints le service, l’adoration, comme à la Trinité, sera jugé anathème, éprouva d’abord des contradictions: les évêques qui voulurent le faire recevoir l’an 789, dans un concile de Constantinople, en furent chassés par des soldats.
Le même décret fut encore rejeté avec mépris, l’an 794, par le concile de Francfort et par les livres carolins que Charlemagne fit publier. Mais enfin le second concile de Nicée fut confirmé à Constantinople sous l’empereur Michel et Théodora sa mère, l’an 842, par un nombreux concile qui anathématisa les ennemis des saintes images. Il est remarquable que ce furent deux femmes, les impératrices Irène et Théodora, qui protégèrent les images.
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Deuxième citation:
En 787, second concile de Nicée, convoqué par Irène sous le nom de l’empereur Constantin son fils, auquel elle fit crever les yeux. Son mari Léon avait aboli le culte des images, comme contraire à la simplicité des premiers siècles et favorisant l’idolâtrie: Irène le rétablit; elle parla elle-même dans le concile. C’est le seul qui ait été tenu par une femme. Deux légats du pape Adrien IV y assistèrent, et ne parlèrent point parce qu’ils n’entendaient point le grec: ce fut le patriarche Tarèze qui fit tout.
Sept ans après, les Francs, ayant entendu dire qu’un concile à Constantinople avait ordonné l’adoration des images, assemblèrent par l’ordre de Charles, fils de Pepin, nommé depuis Charlemagne, un concile assez nombreux à Francfort. On y traita le second concile de Nicée de « synode impertinent et arrogant, tenu en Grèce pour adorer des peintures. »
En 842, grand concile à Constantinople, convoqué par l’impératrice Théodora. Culte des images solennellement établi. Les Grecs ont encore une fête en l’honneur de ce grand concile, qu’on appelle l’orthodoxie. Théodora n’y présida pas.
mise à jour le 10/12/2007