Georges SERRAZ

 La piéta de Georges Serraz La Vierge aux fleurs
    

Biographie


     1883 – Naissance à Is-sur-Tille le 13 janvier 1883
     1890 – Premières études chez les Frères de Marie à Gy (haute Saone. Découverte de ses dons artistiques par un de ses maîtres.
     1896 – Ecoles des Beaux-Arts de Besançon – Elève de Giacometti pour le dessin et la peinture.
     1898 – 1914 Portraitiste
     1907 – Mariage avec Jeanne Bielle-Masset qui travaille aux Beaux-Arts de Besançon.
     1909 – S’installe à Dijon.
     1914 – Mobilisé comme artilleur. Croquis de combattants. Décès de sa première épouse.
     1918 – Portraitistes à Dijon. Remariage
     1920 – Ouvre à Paris (Bd Brune) un atelier de sculpture. Statues monumentales. Relations avec Bourdelle.
     1925 - ….Insensiblement, sur les conseils de religieux, Georges Serras est amené à prendre la tête d’un mouvement de renouvellement de l’inconographie religieuse. Construction de statues monumentale.
     1940 – Villotte sur Ource en Côte d’Or . Restauration de l’église romane de Grancey-le-château ; il y sculpte une Piéta et un baptistère.
     1941 – Retour à Paris d’où il dirige le chantier de la statue monumentale du Mas-Rillier (32m).
     1964 – Décès le 20 juin 1964. Inhumé à Villote-sur-Ource. Sur sa tombe est placé une réplique de la Piéta de Grancey-le-château. Une autre réplique en pierre sculptée existe dans l’église Notre Dame du Travail à Paris.

Extrait d'un article de Y. de Parville 1939

     Son idéal ? C’est l'esprit chrétien, la féconde collaboration du Moyen Age et cette foi qui fit surgir l'élan merveilleux des cathédrales, et qui anima la vivante imagerie des chapiteaux et des portraits.
     Georges SERRAZ veut retrouver cet esprit : il est, au milieu de ses collaborateurs le Maître d'oeuvre qui anime son équipe, qui lui inspire un nient commun,
     Il conçoit et exécute le modèle initial, et confie à chacun la tâche qui lui est le plus appropriée dans le gros oeuvre agrandissement, réduction, reproduction, modification dans un attribut, polychromie ...
     D'ailleurs il a le souci de rester, lui et ses collaborateurs en commission étroite avec l'esprit de la liturgie, et l'Evêque de Chartres lui-même, Mgr HARSCOUET, a accepté de venir aux "Ateliers" donner aux artistes retraites et causeries.
     Comment le Maître conçoit-il et réalise-t-il ses oeuvres ?
     "Les uns, nous dit-il, envisagent d'abord et avant tout la forme plastique de l'oeuvre d'art qu'ils méditent — ils sont ensuite prisonniers de cette forme, et gênés pour lui faire exprimer un sentiment religieux..."
     Georges SERRAZ, lui, met au premier plan le sentiment religieux, l'idée, la foi - et pour que son ouvrage traduise plus parfaitement cet idéal il s'en imprègne en étudient à fond, par la lecture et la méditation, le personnage ou la scène qu'il veut évoquer. Alors comme d'elle-même l'idée prend forme plastique et esthétique; la beauté de l'oeuvre n'aura eu qu'à gagner à cette méthode.
    
    
     DANS un interview qu'il donnait à un jeune religieux. Monsieur SERRAZ illustrait sa manière de concevoir l'inspiration et ses modalités par l'exemple des différentes façons dont il a interprété le thème du Sacré-Coeur.
     "Je pense qu'il est impossible de réaliser la statue idéale du Sacré Coeur, c'est-à-dire une statue qui exprime vraiment ce qu'est le Sacré Coeur pour nous chrétiens. Or il y a pour l'artiste tout un travail de création, car il faut symboliser par la pierre l'amour du Christ. Il faut symboliser en somme quelque chose d'immatériel et c'est là que se trouve la difficulté. Sans doute, les révélations et les apparitions à Ste Marguerite-Marie nous sont d'un grand secours pour la représentation "matérielle"du Sacré Coeur, niais il y a tant de choses à exprimer. Il faudrait que la statue idéale du Sacré Coeur nous le montre à la fois accueillant et mendiant l'amour, source de toute consolation et triste de ne pas être aimé; toutes choses presque contradictoires. Comme on ne peut pas traduire en un seul sujet plastique tant d'idées si diverses, une sculpture ne donnera jamais qu’une expression restreinte, qu'un "aspect", de la figure si riche du Sacré Coeur".
     Voulant illustrer d'exemples concrets ces données un peu abstraites, Monsieur SERRAZ me met sous les yeux quelques photos et me les commente :
     "Dans mon Christ-Roi de l'Ile de Madère, c'est le grand geste d'accueil, les bras en croix. Cette statue dominant la baie de Funchal, j'ai voulu qu'elle donne à grande distance l'impression d'une croix. Le Christ Saint-Roi des Houches, élevé dans le massif du Mont Blanc, est une affirmation de la royauté du Christ sur le monde, sur toutes les nations. J'ai placé l'effigie du Sacré-Coeur sur sa poitrine, car Il règne sur le inonde par son amour. Son exécution architecturale était nécessitée par le cadre; les lignes d'architecture seules tiennent en plein air; les lignes souples d'une statue deviennent floues sous le Ciel et leur ensemble donne l'impression d'instabilité. Le Christ-Roi test très petit, trop petit pour le site grandiose qu'il domine. Je l'avais conçu d'une dimension double, quarante mètres de haut, mais des raisons pécuniaires nous ont limités ...
     Vous connaissez le Sacré Coeur de Paray-le-Monial. Il domine là-bas l'abri du pèlerin, vaste salle réservée aux conférences en congrès et pèlerinages. Je l'ai conçu pour qu'il donne l'impression d'un Maître, qui accueille ses enfants, les protège, les met à l'abri. J'ai voulu aussi que son vêtement rappelle le vêtement sacerdotal. Ajouterai-je que trois évêques en ont approuvé la maquette; Mgr CHASSACHON, évêque d'Autun, Mgr PIQUET, évêque de Clermont et un évêque étranger.
     "Plusieurs de nos contemporains, ajoute-t-il aujourd'hui, se sont scandalisés des hardiesses et des étrangetés de l'art moderne, et nous ne leur donnerons pas toujours tort, car l'épithète de "moderne" n'a servi, trop souvent, qu'à camoufler la paresse d'un schématisme exagéré, la sotte prétention à l'original" ou l'irréflexion de soi-disant artistes.
     Non, le public catholique qui honore de sa faveur croissante Georges SERRAZ et ses ateliers ne s'y est pas trompé : ce qui caractérise le "moderne", ce qui mérite d'en demeurer, c'est avant tout un grand souci de pureté et de simplicité dans l'expression, j'allais dire une certaine austérité, dans le dessin comme dans la matière — une tendance aussi vers des formes architecturales.
     "Architectural" tel est bien un des caractères les plus marquants de l'art de Georges SERRAZ...
Article de janvier 1939 dans L’Action Catholique – Québec (bénédictins de St Benoit du Lac.)
    
Quelques oeuvres de Georges SERRAZ - Inventaire général du patrimoine culturel

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Paroisse Notre Dame du Travail
La voix du 14°

Le renouveau de l'art sacré cite G. Serraz (statue de St Dominique)

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mise a jour le 06/02/2008