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Rencontre de Mgr Boutros Marayati, à l’archevêché arménien d’Alep.

 Mgr Boutros Marayati


En 301 en Arménie, le christianisme devient religion d’état, ce qui marque sa grande ancienneté.

Sur la route du pèlerinage en terre sainte, Alep est une halte où se crée bientôt une petite colonie dès le 4º siècle. Après l’invasion arabe, les Arméniens sont restés à Alep. Au XIIº siècle existe une maison d’accueil à Alep ; au XVIº le commerce fleurit sur la route de la soie.

En 1740 toutefois un schisme interne divise l’église arménienne entre orthodoxe et catholique A Alep la majorité devient catholique car des missionnaires catholiques ont envoyé à Rome des étudiants se former en théologie.

La cathédrale arménienne catholique d’Alep date de 1840, son style est arabo-arménien. Elle est constituée de deux maisons juxtaposées, ce qui explique la présence de deux autels exhaussés de part la présence d’une voôte.

En 1915 lors du génocide, beaucoup de fuyards ont trouvé refuge à Alep ; on y a crée aussi des orphelinats. La communauté a grandi jusqu’à former de nos jours la moitié des chrétiens d’Alep. Elle possède 5 églises, 4 écoles, plusieurs prêtres et religieux. Sur les 60 000 arméniens, 35 à 40 000 sont orthodoxes, 17 000 catholiques, 3000 protestants.

Ils sont des citoyens à part entière jouissant de tous les droits civiques avec quelques prérogatives comme le droit d’enseigner en arménien, de faire des processions, de construire des églises. Les églises ne paient pas leur eau ni électricité (jusqu’à 15.000kw), ne s’acquittent pas des droits de douane, et les futurs prêtres sont exemptés du service militaire.

Sur le génocide.

L’est de la Turquie était peuplé de Kurdes et d’Arméniens qui vivaient dans un état lamentable. Ils ont commencé à demander de l’aide, ce qui leur a valu de 1885 à 1895 des accrochages avec le gouvernement turc.

En 1915 le gouvernement a voulu se débarrasser des Arméniens et a poussé les Kurdes à les massacrer : ils seraient amis des Russes ennemis des Turcs. Aujourd’hui plus aucun arménien ne vit en Cilicie Seuls demeurent des vestiges d’églises devenues mosquées.

En Turquie de l’Est existaient aussi des Syriaques et des Chaldéens, ils subirent le même sort ; seuls deux couvents y vivent encore. Ces déportés ont été accueillis par les Bédouins qui étaient contre les Ottomans car des Arabes avaient été condamnés à mort par le sultan. De Syrie beaucoup d’Arméniens sont partis ensuite à Marseille ou Paris puis de France aux Etats-Unis, en Argentine, ou au Brésil.

Actuellement la Syrie est un pays laïque où toute la législation est organisée sur la loi musulmane ou charia. Chaque chrétien est rattaché par l’état civil à l’une des onze communautés existantes, où l’on respecte la loi et la discipline chrétiennes. Il y a un statut personnel des chrétiens catholiques pour le mariage, l’adoption ou l’héritage L’évêque est responsable de sa communauté comme le mufti l’est de sa mosquée. Les contacts entre communautés se font par le biais d’écoles, les chrétiennes sont ouvertes à tous avec catéchisme obligatoire, ou d’hôpitaux.

Il faut être conscient qu’une dictature favorise les minorités tandis que ces dernières se diluent dans la majorité démocratique ! En Irak qui défend les minorités chrétiennes ? Les réfugiés irakiens sont peu nombreux à Alep, ils cherchent à gagner l’Europe ou les Etats-Unis. Il faut peut-être un peu plus de démocratie mais veiller à ce que les droits des minorités soient conservés.


Notes prises par Michelle et Evariste Lefeuvre.


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