Docteur en linguistique générale de l’Université Paris VIII, et diplômé de l’Institut St Serge.Marié, quatre enfants, il a été prêtre ici durant trois ans dans une communauté de 500 familles.
Cette église de la rue droite est la plus ancienne de Damas. Elle symbolise la présence chrétienne traditionnelle et historique. Jusqu’au XVIIº les chrétiens furent majoritaires dans la ville.
L’iconostase ne sépare pas mais introduit au Royaume par les icônes ; c’est la représentation figurée du Ciel que l’on voit ! Les trois autels sont nécessaires quand il y a trois liturgies le même jour. Les déplacements du prêtre correspondent à un va-et-vient entre le Ciel et la terre. L’église actuelle date de la fin du XIXº, auparavant il y avait trois églises dédiées à St Nicolas, Ste Marie, St Cyprien et Custide. Au XVIºelles furent remplacées par la grande église où l’autel de droite est dédié à St Nicolas, celui de gauche aux Saints Anges. Les icônes sont de trois écoles, russe (les plus grandes), syrienne (école de Damas, plus petites) et de Jérusalem (sur les stalles). La Dormition est l’icône de l’église. Les icônes moyennes dans la partie supérieure de l’iconostase représentent les différentes fêtes de l’année liturgique. L’aigle à deux têtes symbolise l’empire byzantin héritier des empires d’Orient et d’Occident.
L’église orthodoxe est la plus nombreuse ; les Arabes la nomment Rom orthodoxe et non grecque orthodoxe. Les apports avec les autres églises sont clairs, les différents patriarches communiquent sur les problèmes des églises et célèbrent la semaine de l’unité.
Sur la liturgie.
Elle comprend deux parties marquées par deux processions d’entrée : l’Evangile et le Pain et le Vin. On peut utiliser la liturgie de St Jean Chrysostome (1h) ou, en carême, de St Basile (1h 30). L’élément très important est le chant ; on ne lit pas sans chanter, mais on récite le Credo et Notre Père.
Chaque dimanche le ton et le mode diffèrent ; sur les huit modes, un ou deux sont généralement utilisés. Ils ont chromatiques et non diatoniques. Des tons sont utilisés pour chaque type de fête mais sans instrument. Pour les pères l’instrument est un objet mort il ne progresse pas en spiritualité au contraire de l’homme qui peut progresser. Dans le Nouveau testament, le nouvel instrument est l’homme qui vibre au souffle de l’Esprit. Les gens de l’assemblée ne chantent pas : ils écoutent. Le grec est la langue des antiphonaires, l’arabe s’impose ailleurs. Les chants traditionnels sont intouchables ; dans les traductions nouvelles du grec à l’arabe il peut y avoir des changements.
La liturgie a lieu le vendredi, jour férié, et le dimanche.
Compléments sur la liturgie orthodoxe par Mère Agnès-Mariam de la Croix, hygoumène du monastère de Mar Yacoub de Qâra.
1º Spiritualité orientale.
Les énergies de l’Esprit sont Lumière incréée à partager dans l’unité de la divinité. Image de Dieu, l’homme est « capax Dei, capable de Dieu » et peut entrer en communion avec lui. St Jean de la Croix a placé l’acquisition de l’Esprit saint au cœur de la spiritualité.
2º Liturgie.
La liturgie orientale est incarnée, la liturgie byzantine est centrée sur Pâques. Les huit tons de la musique divisés en 4x4 sont répartis sur toute l’année à partir de Pâques. Ainsi de dimanche en dimanche on parcourt les huit tons. Le samedi saint est le centre de la liturgie syriaque : la Résurrection est le 1º acte de la Glorification, le 2º en est l’Ascension, le 3º la Parousie.
Le prêtre représente le Christ priant le Père ; il est donc tourné vers lui. Le peuple attend de vénérer la venue du Christ. L’épiclèse est la demande de la descente de l’esprit Saint ; c’est le seul moment où le prêtre s’agenouille ; elle se fait avant la consécration dans la liturgie occidentale, après dans la liturgie orientale. Dans l’anamnèse nous attendons la deuxième venue du Christ.
Dans la liturgie orientale il n’y a pas place pour le silence, car nous ne sommes pas encore au paradis ; ce n’est qu’après la communion que le silence est de mise.
Les Vêpres
Le jour commence le soir, cf. le récit de la Genèse. L’hymne à la lumière du Christ est suivie du tropère de Carême, des grandes litanies et du chant d’un psaume. Le Carême est une quête de la joie du Bien-Aimé perdue à cause de nos préoccupations et on jeône pour le retour au paradis perdu en Orient. Durant le Carême on chante l’hymne acathiste qui célèbre l’incarnation du Christ.
Notes d’E et M Lefeuvre
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