La fresque de St Bibiane à droite du choeur de l'église Notre Dame du Travail m'a longtemps intrigué.
Aussi lors d'un voyage à Rome en avril 2009, j'ai décidé d'approfondire la question.
Après plusieurs interrogations j'ai fini par trouver l'éxistence d'une petite église "Bibiana" encastrée dans la partie sud de la gare Termini. Dans cette église de style baroque on voit tout de suite la statue de Sainte Bibiane sculptée par Le Bernin située au dessus de l'autel. A l'entrée à gauche la colonne rouge à la quelle fut attachée la sainte pour y être flagellée. Au dessus des colonnes, sur les murs, des fresques racontent l'histoire de Sainte Bibiane et de sa famille.
Bibiane naquit à Rome de famille noble. Son père Flavien, préfet de Rome sous Julien l’Apostat fut dégradé, marqué au fer rouge de la flétrissure des esclaves et jeté en prison aux Eaux Taurines. Il mourut peu de temps après, en Toscane, où il avait été exilé.
Sa femme Dafrose, et ses filles Bibiane et Démétrie, restaient à Rome exposées aux coups du tyran. Il ne les oublia pas, et les enferma dans leur propre maison pour les y faire mourir de faim ; mais, ce supplice lui paraissant trop lent, il fit trancher la tête à la mère. Apronianus, Préteur de la ville qui convoitait leurs richesses confisqua tous les biens de la famille et continua sa persécution contre les deux vierges chrétiennes. Malgré une très longue privation de toute nourriture, elles parurent au tribunal plus fortes et plus belles que jamais : "Craignez, leur dit le juge, une mort honteuse et cruelle." Les biens de ce monde, répondent-elles, ne peuvent plus avoir pour nous aucun attrait, nous n’aspirons qu’à posséder Jésus-Christ ; plutôt mille morts que la trahison à nos promesses !"
A ces mots, Démétrie tombe morte aux pieds de sa sœur. Quant à Bibiane, le juge la livra aux mains de Rufina femme de mauvaise vie qui essaya de la pervertir ; elle employa d’abord les flatteries et les bons traitements et feignit de lui témoigner une amitié sincère ; puis bientôt elle eut recours aux menaces, aux injures et aux coups. Bibiane résista courageusement à toutes ses tentatives, elle demeura pure et digne du céleste Époux. La méchante femme dut avouer au juge qu’elle avait perdu son temps et sa peine. Celui-ci, furieux de son peu de succès, ordonna de frapper de verges et de fouets garnis de plomb la vierge chrétienne jusqu’à ce qu’elle eût rendu l’esprit.
Bibiane fut donc attachée à une colonne, et les bourreaux s’acharnèrent sur son corps innocent jusqu’au moment où elle s’affaissa mourante à leurs pieds. Elle expira au bout de quelques instants, le 2 décembre 363. Son corps fut jeté à la voirie sur la place du Taureau pour y être dévoré par les chiens ; mais ceux-ci n’y touchèrent pas.
Deux jours après, Jean, un prêtre courageux, put s’emparer de cette dépouille et l’ensevelir à côté de Dafrose, sa mère, et de Démétrie, sa sœur.
Au Vème siècle, une noble matrone romaine, nommée Olympia, éleva à sa mémoire sur la colline de l'Esquilin une église. Urbain VIII la fit remanier en 1625 par Bernin qui fit une statue placée au dessus de l’autel. Sous cet autel reposent les reliques des saintes Bibiane, Démétria et Dafrosa. Au fond de l’église est conservée la colonne de marbre rouge antique à laquelle la sainte fut liée pour être flagellée.
mise à jour le 19/04/2010